Le Mot du Président
« Vaincre en osant »
“La fédération est très bien gérée” : tel est l’avis de l’Agence Nationale du Sport (ANS) exprimé lors de l’entretien qui a eu lieu au Ministère des Sports le 6 décembre 2023, avec la responsable des fédérations sportives dudit ministère, relatif à l’exécution du contrat de délégation, auquel le Président et le DTN de la FFP ont été conviés.
Dans une lettre du 8 février 2024 faisant la synthèse de cette réunion, la Directrice des Sports a salué “la qualité de l’échange”, “la transparence des débats” et “l’engagement fédéral à s’inscrire dans les politiques publiques portées par le Ministère chargé des sports”, soulignant notamment “la qualité du travail effectué au titre du contrôle d’honorabilité”.
Le congrès de Nantes, parfaitement relaté dans ParaMag, a confirmé, avec la diversité des sujets et les compétences des nombreux intervenants, que la volonté d’accorder une assez large autonomie aux acteurs de nos sports en misant sur le sens de leur responsabilité, amène à un progrès collectif.
En s’éloignant d’une rigidité administrative sclérosante, la FFP se rapproche des souhaits et des objectifs fixés par le Ministère des sports auxquels elle adhère ainsi que des besoins des dirigeants et des moniteurs, et à travers eux des pratiquants.
“Ce qui compte, c’est ce qui fonctionne”, déclarait Tony Blair, l’ancien Premier Ministre du Royaume-Uni. Tel est le principe qui guide l’actuelle équipe fédérale, élus comme salariés. Insuffler du dynamisme, accorder de la confiance, susciter de l’envie, conférer de la foi, enjamber le maquis administratif, bousculer les rigidités et les personnes rigides, agir dans un intérêt général qui n’est pas la somme des intérêts particuliers, telles sont les directions qui seront poursuivies.
Si “la France est un pays affaibli, perçu comme tel à l’étranger, elle demeure une nation qui ne manque pas d’atouts à valoriser”, a écrit très récemment Maurice Gourdault-Montagne, ancien Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères, citant le sport, parmi les “vastes terrains de jeux où nous excellons”. A cet égard, avec 33 médailles internationales en 2023, championnats du monde, championnats d’Europe, coupes du monde, les équipes de France FFP participent au rayonnement international de la France. Elles sont la fierté de celles et ceux qui les soutiennent, notamment en souscrivant ou en faisant souscrire des licences-assurances FFP, n’en déplaise à celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans le sport fédéral et le soutien ministériel sans lesquels il n’y aurait ni équipes de France ni médailles.
“Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi.” En 2024, la FFP fait sienne cette célèbre réplique du chevalier de Lagardère (“Le Bossu”, livre et films) en organisant les Assises de la FFP, une série de rencontres régionales informelles avec les acteurs de ses sports, afin d’échanger sur les souhaits et les besoins des sportives et des sportifs qui adhèrent à son projet, prolongeant ainsi l’extraordinaire dynamisme du congrès de Nantes en début d’année. Dans un monde qui semble devenir fou avec une rupture des vieux équilibres datant de l’époque de la création de la FFP en 1949, il faut garder confiance.
“Ce qui est vraiment bon, c’est de se battre avec persuasion, perdre avec classe et vaincre en osant parce que le monde appartient à ceux qui osent. La vie est beaucoup trop belle pour être insignifiante”, a déclaré Charlie Chaplin. Battons-nous pour nos sports, en premier lieu pour le parachutisme, soyons confiants ! Après tout, de nombreux cassandres et oiseaux de mauvaise augure ne prédisaient-ils pas la disparition des 24 heures du Mans dont la passionnante édition du centenaire en 2023 a connu un important succès populaire, gage de pérennité ?
Battons-nous autour de ce qui nous fédère, ce qui nous réunit voire nous unit, ce qui nous passionne, ce qui nous motive, ce qui magnifie nos vies : le sport. Ayons un discours attrayant, motivant, enthousiasmant, mobilisateur, plutôt que le discours désabusé de vieux parachutistes revenus de tout et d’abord de leur jeunesse et de leur flamboyance qu’ils ont oubliées ou perdues dans la marchandisation, le transport et le fric.

Battons-nous avec une nouvelle génération, faisons face à l’adversité, aux difficultés, aux idées reçues, aux accusations non toujours dénuées de mauvaise foi ou d’arrière-pensées…
Car, comme disait Pierre Dac : “Ce n’est pas en tournant le dos aux choses qu’on leur fait face.”
Alors, que vivent nos sports, que se lève une cohorte de jeunes dirigeants et encadrants au profit d’un vaste projet commun répondant également aux intérêts individuels bien compris, car en sport l’accomplissement individuel passe par le collectif.
Y.M.G.
DU GRAND RHINOLOPHE A LA PIPISTRELLE DE KUHL

Non, la FFP n’a pas adopté des jurons du capitaine Haddock comme moderne mode d’expression. Les cercopithèque (singe), coloquinte (plante), lépidoptère et phlébotome (insectes), oryctérope (mammifère), rhizopode (protozoaire), et anthropopithèque (entre le singe et l’homme), tous authentiques jurons dudit capitaine, n’ont pas (encore) envahi la rue de Fécamp (siège de la FFP), alors même qu’il s’agit de noms de zoologie, la science des animaux.
Grand Rhinolophe et Pipistrelle de Kuhl sont des chiroptères (mot bizarrement ignoré par le capitaine), plus couramment appelés chauves-souris. Est-ce à dire que les wingsuiters se prennent pour des chauves-souris, ces extraordinaires mammifères volants ? Que nenni ! La Grand Rhinolophe fait partie des 303 taxons (mot qui veut dire espèces, en sciences naturelles) présents sur le terrain d’aviation de Bouloc-en-Quercy et la Pipistrelle de Kuhl fait partie des 225 taxons présents sur celui de Lannion (en Bretagne), deux lieux d’implantation d’écoles de parachutisme agréées FFP.
Ces quelques informations, et beaucoup d’autres, résultent des études réalisées par des scientifiques durant l’année 2023 via l’association Aérobiodiversité missionnée par la FFP sous l’égide du groupe fédéral de travail Biodiversité et Développement durable créé en 2022. Les chauves-souris constituent un bon indicateur de la qualité de l’environnement, raison pour laquelle elles sont ici citées. Deux autres terrains d’aviation où se trouvent des écoles de parachutisme FFP seront étudiés en 2024 : Pamiers, et Corbas qui est la plus grande prairie du département du Rhône sauvée de l’urbanisation par l’aviation, bien qu’insérée dans la Métropole de Lyon.
Véritables poumons verts, et souvent sanctuaires d’espèces rares comme le Courlis cendré à Corbas, un scolopacidé (oiseau nichant au sol) dirait le capitaine, ou le Petit Agreste à Saumur, un lepidoptera (papillon) ajouterait le capitaine, ces études pourraient aider à tempérer certaines ambitions urbanistiques (une entrée d’autoroute à chaque
extrémité du terrain à Corbas, c’est tentant) ou financières (des panneaux solaires à Saumur, c’est tentant, mais est-ce écologique, car quel animal restera vivre sous des panneaux solaires ?).
Les aéroports et aérodromes ont le potentiel scientifique, au-delà des idées et raisonnements sommaires et des apparences trompeuses pour s’inscrire dans la SNB 2030, la stratégie nationale biodiversité 2030, aussi appelée SNB3, car succédant aux périodes 2004-2010 et 2011-2020. La période 2021-2030 est la 3e période de cette stratégie mise en place par l’État, traduisant concrètement l’engagement de la France au titre de la convention sur la diversité biologique.
Lors de l’entretien avec le Ministère des Sports et l’ANS du 6 décembre 2023, au cours duquel il a été demandé quelle politique la FFP mettait en place pour la biodiversité et le développement durable, ces réponses ont été manifestement très appréciées, sachant que ces études font partie d’un ensemble d’autres études et de recherches menées par la FFP et son groupe de travail afin de préconiser et conseiller des actions, tout en mettant à la disposition de toutes les écoles agréées des éléments d’informations et de réponses pour communiquer sur la réalité objective, et non idéalisée ou fantasmée.
Y.M.G.
CENT POUR CENT

Lors de l’Assemblée Générale du 23 mars 2024, le bilan et le compte d’exploitation de la FFP ont été votés et approuvés à 100%, c’est-à-dire à l’unanimité. Sans entrer dans le détail, deux éléments peuvent y avoir contribué : le retour à un bon résultat financier ces deux dernières années (2022 et 2023) et une totale stabilité des prix des licences-assurances ces trois dernières années (2022 à 2024) dans un contexte où rares sont les prix stables sur 3 ans. Il faut y ajouter la constance des soutiens du Ministère des Sports, via notamment les cadres d’État placés auprès de la FFP, et des subventions de l’agence nationale du sport (ANS). Il est beaucoup trop tôt pour présager ce qui sera possible en 2025, notamment parce que les conditions financières du renouvellement des contrats d’assurance qui expirent fin 2024 sont inconnues en cette période d’appel d’offres, mais l’objectif est de proposer, lors de l’assemblée générale de novembre 2024, un maintien en 2025 des tarifs des licences-assurances au même prix que pendant la période 2022-2024, ce qui assurerait une absolue stabilité des prix sur 4 ans. Quoiqu’il en sera pour 2025, l’unanimité exprimée par le vote du 23 mars 2024 signifie que personne, Ligues comprises, n’avait à dire, contester ou critiquer quoi que ce soit, évitant ainsi une éventuelle application de la loi de Brandolini, aussi appelée principe d’asymétrie des baratins, dont il résulte que l’énergie nécessaire pour réfuter des sottises est supérieure à celle nécessaire pour les produire, émanation du principe d’Arbuthnot de 1733 énonçant que « Le mensonge vole, et la vérité ne le suit qu’en boitant ».
Y.M.G.
L’ABSURDITE DU PARACHUTISME

Convenons-en : sauter d’un avion avec un morceau de tissu et un paquet de ficelles pliés dans le dos est fondamentalement absurde. Pourtant, non seulement le parachutisme est un sport, mais encore un sport de compétition et au surplus un sport de compétition où la France excelle avec 33 médailles internationales en 2023 dans les compétions FAI : championnats du monde, championnats d’Europe, coupes du monde. Que penser de cette dichotomie ?
L’écrivain aventurier Sylvain Tesson a dit que « L’alpinisme est une manière de régler l’absurdité de la vie en lui opposant un comportement d’une absurdité supérieure ». Il suffirait de remplacer alpinisme par parachutisme pour obtenir une explication similaire. Pourquoi pas, mais si l’on va dans cette direction, tout acte, même insignifiant et sans danger, est absurde par définition, comme la vie qui se termine inéluctablement par la mort.
Au niveau d’une fédération sportive, ce qui résout l’interrogation dichotomique est la notion de sport. Si chacun est libre de régler l’absurdité de sa propre vie par une absurdité supérieure, au niveau collectif c’est le cadre procuré par la notion de sport qui absout les parachutistes de la tentation de l’absurde. Pratiquer un sport est une action sociale, soutenue par une nécessaire éthique de loyauté et de respect des règles et d’autrui, s’inscrivant dans un cadre qui définit les disciplines ainsi que les règles de pratique et de compétition, rendant ainsi d’un commun accord le risque acceptable parce qu’il est inclus dans des limites prédéfinies. Le risque sans règles ni limites est de la cascade. Pourquoi pas, mais c’est un autre univers.
La Fédération Française de Parachutisme est une fédération sportive. Ses règles constituent un cadre délimitant ce qui est sport de ce qui ne l’est pas. Il ne peut pas en être autrement. Il y va de la responsabilité juridique et morale des encadrants techniques et administratifs. Et peut-être de la santé mentale des personnes qui cherchent les limites de l’absurde. Aussi la FFP vient-elle de créer un groupe de travail chargé de réfléchir aux pratiques nouvelles et de faire des propositions.

Y.M.G.
CONGRES ET AG : des réactions écrites

« Un admirable colloque apprécié de tous les participants. Les relations humaines prennent leur place, une nouvelle touche à la FFP ».
« Un grand bravo à Yves-Marie et Jean-Michel pour ce colloque et les interventions de grande qualité. Intervention très émouvante d’Isabelle (Deschamps) concernant Bouloc. Une bonne année 2024 devant nous avec plein de belles actions à venir ».
« C’était une belle réussite, Yves-Marie. Merci pour ce congrès si réussi. De beaux moments de partage, d’information, d’échanges. C’était riche ».
« J’ai eu beaucoup de retours positifs sur ce colloque. Merci pour l’organisation de la soirée des 75 ans de la FFP ».
« Je pense que ce congrès a été un franc succès, de la qualité des intervenants jusqu’à la loterie et le dancing. Les remerciements et les compliments sont nombreux. Merci Yves-Marie, pour tes interventions ô combien pertinentes ».
« Cet hommage rendu par l’assemblée en début d’AG prouve à quel point tu es apprécié et tu es un bon président. Merci pour tout ce que tu fais »
« Tu as dépoussiéré la fédé en la rendant plus proche des adhérents. En 2024, ce n’est plus une institution à Paris. C’est la fédération de tous les adhérents et, là, nous te devons tous un grand merci ».

