3 déc. 2024 - Communiqués de Presse

760 – Retour sur l’année sportive 2024 de la Fédération Française de Parachutisme

En 2025, le parachutisme s’écrit au féminin

Les parachutistes français se sont illustrés avec brio tout au long de l’année 2024, portant haut les couleurs de la France sur la scène internationale, avec un total de 14 médailles (2 d’Or, 5 d’Argent et 7 de Bronze). Le Directeur Technique National de la Fédération Française de Parachutisme, Jean-Michel Poulet, et les entraîneurs, dressent le bilan sportif de ces derniers mois. Ils abordent également la stratégie fédérale et se projettent, avec ambition, vers la saison 2025, cruciale pour les collectifs en reconstruction avant 2026, année de Championnats du Monde.

Une année de médailles pour les parachutistes français : retrouvez le détail des médailles obtenues en 2024 ici.

Retour sur une année de performances et de mutations

2024 a représenté une année charnière pour le parachutisme français, porté par la dynamique olympique de Paris 2024. Bien que le parachutisme ne soit pas discipline olympique, la Fédération Française de Parachutisme a su se saisir de cette opportunité, unique, pour valoriser ses disciplines. L’impulsion voulue par le gouvernement français autour du monde sportif a enclenché de nombreuses initiatives fédératrices au sein de la FFP, par le biais de stages, d’animations fédérales et d’une démonstration au Club France, en juillet dernier, au Parc de la Villette. La Fédération avait tenté de porter un projet ambitieux d’intégration olympique, notamment autour du vol en soufflerie, en s’inscrivant dans le mouvement international « Bodyflying to the Olympics ». Bien que le rêve olympique n’ait pas abouti, ces Jeux ont été une plateforme exceptionnelle pour mettre en lumière l’excellence du parachutisme français, confortant auprès du grand public son statut de sport non-olympique le plus titré internationalement.

Cet élan sportif, les parachutistes français ont eu à cœur de s’en emparer lors des compétitions internationales, confirmant la position de la France parmi les nations leader de ce sport. Parallèlement, la Fédération a entrepris une transformation, majeure, autour de la responsabilité sociétale et environnementale en entamant ou développant des pratiques plus durables. Par contre, l’introduction de nouveaux matériels et le contexte géopolitique et économique ont forcément impacté les entraînements et compétitions. Cette année a malgré tout vu l’émergence de jeunes talents prometteurs, laissant présager un renouvellement stimulant des équipes et, plus largement, un avenir encourageant pour le parachutisme français.

Jean Michel Poulet, Directeur Technique de la Fédération Française de Parachutisme

Le bilan sportif d’une année brillamment médaillée

Jean-Michel Poulet, Directeur Technique de la Fédération Française de Parachutisme, dresse l’état des lieux d’une période de transition majeure pour l’ensemble des collectifs. « Les disciplines sous voile font face à des défis supplémentaires en termes de montée en puissance, notamment liés aux aléas météorologiques, contrairement aux disciplines en chute, qui, elles, peuvent s’entraîner en soufflerie. Cette situation, couplée à un niveau de départ en deçà du niveau des plus expérimentés, nécessite davantage de temps pour atteindre la performance attendue. Malgré ces défis, l’avenir s’annonce prometteur dans plusieurs disciplines :

  • en Voile Contact, l’équipe championne du monde a tiré sa révérence, mais la nouvelle formation a brillamment décroché une médaille d’argent, signe d’une restructuration réussie.
  • le collectif de Pilotage Sous Voile reste relativement stable. Cédric Veiga Rios a subi une contre-performance ; déception que l’on peut difficilement expliquer autrement que par un facteur conjoncturel, mais tous les espoirs sont au vert pour la suite.
  • la Précision d’Atterrissage connaît, pour sa part, des bouleversements, avec le départ de leaders. Si la transition s’est bien déroulée chez les hommes, elle s’avère plus délicate chez les femmes. Un travail de fond sera nécessaire pour faire émerger de nouveaux talents.
  • en Vol Relatif féminin, une reconstruction est en cours avec Alexandra Petitjean et Marie Pineau. Cependant, de nouveaux changements sont à prévoir avec le départ confirmé d’Elise Poindron. Cette restructuration demandera du temps. On estime qu’il faut généralement quatre ans, avec une équipe stable, pour atteindre le plus haut niveau. Or, à chacune intégration de nouveau coéquipier, il faut quasiment reprendre du début, ce qui est évidemment un frein dans la progression.
  • en Vol Relatif à 4 Open, l’équipe n’a pas réussi à se rapprocher autant que souhaité des USA, et a fini sur la seconde marche du podium. Néanmoins, des changements au sein de l’équipe américaine pourraient offrir une opportunité aux Français dans les 2 ans à venir. Bien positionnés, ils visent le titre mondial en 2026 et devraient être en mesure de performer.
  • le Voile Contact a connu trois podiums sur la scène internationale, et ce malgré de nombreuses modifications au sein des effectifs, en particulier en Voile Contact à 2. L’équipe qatari, opposant majeur, devrait se restructurer, libérant une opportunité pour les compétiteurs français de reprendre leur titre.
  • en Disciplines Artistiques, les victoires 2024 ouvrent la voie à de grandes possibilités. De belles victoires seront possibles en 2025, avec un gros potentiel pour le freestyle. En freefly, au vu des interrogations, après plus de 10 ans de carrière en parachutisme, Mateo Limnaios s’interroge quant à la pertinence de rester et de multiplier les titres déjà acquis ou de changer de discipline. L’équipe de Pamiers, pour sa part, est encore un cran en dessous. Il est donc difficile de se projeter. En règle générale, les Disciplines Artistiques ne sont pas aussi linéaires que peuvent l’être les autres disciplines. Un compétiteur peut avoir arrêté le saut d’avion durant 2 ans et avoir pourtant beaucoup progressé avec la soufflerie.
  • en soufflerie, des jeunes ont intégré le collectif. Toutefois, ils sont encore loin de côtoyer un niveau international. Il faut un certain volume de vols pour progresser durablement, ce qui nécessite des capacités financières, sportives et organisationnelles certaines. On le sait, le haut niveau est contraignant et demande beaucoup de sacrifices 
  • en wingsuit, des groupes restent à former. Le Championnat du Monde a sacré l’équipe Cacolac en acrobatique, mais il faut l’analyser avec humilité en raison d’une concurrence encore assez faible. La discipline n’étant pas reconnue de haut niveau, elle n’est pas encadrée par un entraineur au sein de la Fédération, faute de moyens. Les compétiteurs sont en autonomie et manquent parfois de structures pour progresser au plus haut niveau. Patrice Girardin, membre de la DTN française les accompagne sur la logistique et la gestion administrative, bien qu’il et apporte son expertise du haut niveau sur des aspects de performance. Pour l’instant, sont sélectionnés pour représenter la France ceux qui remportent le titre national. Le contexte international et l’évolution des équipes au-delà de l’hexagone seront, dans la même mesure, des paramètres à prendre en compte. »

Des enjeux multiples et un contexte d’incertitude

La disponibilité des compétiteurs devient une gageure, à l’exception des athlètes de l’Armée de Champions qui ont des aménagements particuliers, d’autant plus dans un contexte de contraintes budgétaires par l’Agence Nationale du Sport. En parallèle, la volonté des employeurs peut, parfois, compliquer la situation. Sous l’impulsion du Président, Yves-Marie Guillaud, la Fédération Française de Parachutisme s’était positionnée pour organiser un Championnat du Monde multi-disciplines, en 2026, à Gap. Mais, lors de la commission internationale qui se tiendra à Rome, en janvier, la candidature du Qatar pour cette même échéance, sera évoquée et pourrait emporter plus d’adhésions.

Pour le directeur technique national « les résultats sportifs correspondent aux attentes, malgré toutes les restructurations en cours. C’est donc un premier niveau de satisfaction dont nous pouvons être fiers, collectivement. Mais, pour être la meilleure nation, il faut s’illustrer dans toutes les disciplines parachutistes. Maintenir ce niveau est exigeant, à différentes strates. D’autant que la France fait face à une problématique de reconnaissance du haut niveau, dont les nations concurrentes n’ont pas à se soucier ». Les compétiteurs russes étant absents des compétitions internationales cette année, la France se bat désormais, principalement, et au coude à coude, contre les américains, la Chine en PA et les qatari.

« Concernant la reconnaissance de Haut Niveau, nous attendons des décisions qui sont seront très importantes pour la suite. Si certaines disciplines n’étaient plus reconnues, cela aurait un impact budgétaire conséquent. Le projet sportif en dépendra forcément » rappelle Jean-Michel Poulet. La fédération prépare également le renouvellement de son Projet de Performance Fédéral (PPF). Ce dossier prévoit la politique sportive et le dispositif mis en place par la Fédération Française de Parachutisme pour permettre aux sportifs d’atteindre le plus haut niveau dans leur discipline ainsi que pour assurer leur formation et leur préparation à la vie professionnelle, tout en préservant leur intégrité physique. Le Directeur Technique National est le garant du déploiement de ce PPF. Dans ce cadre, il est totalement dépendant des budgets. Gil Avérous, Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, a annoncé lors des discussions sur le projet de Loi de finance, une volonté de revoir le modèle actuel des subventions en faveur des équipements sportifs. Les Conférences Régionales du Sport (CRDS) pourraient même être amenées à disparaître, et le rôle de l’ANS être redéfini. Et comme réorganisation veut dire nouvelles conventions, nouveaux contrats, nouveaux dispositifs, le premier semestre 2025 sera, encore plus fondateur pour l’avenir du sport. En parallèle, le projet d’une « loi héritage », post-Jeux Olympiques, risque de ne pas aboutir. Au niveau national, beaucoup de points d’interrogations subsistent.

Pour Jean-Michel Poulet, la Fédération pourrait être à l’aube de mutations profondes : « Nous sommes dans une expectative totale : la présidence de la fédération, l’équipe fédérale, les budgets, le cadre et tant d’autres facteurs. Nous sommes soumis à un ensemble de variables, qui vont conditionner nos ambitions ». Une seule chose est stable, la délégation de l’Etat, jusqu’au 31 décembre 2025, qui accorde une prorogation de puissance publique pour gérer toutes les disciplines.

2025 n’étant pas une année de Championnats du Monde, ce sera une opportunité de faire progresser les collectifs et de structurer les équipes. Le DTN manifeste une forte volonté de responsabilité des entités sportives : « En l’état actuel, nous concentrons beaucoup de nos efforts sur le haut niveau. Depuis plusieurs années, nous avons amorcé un travail de détection et d’accompagnement vers la compétition. Mais ce travail ne peut exister sans le concours des écoles et des ligues. Ce sont eux qui doivent soutenir, au quotidien et de façon concrète, les parachutistes, pour, demain, constituer de nouvelles équipes et de nouveaux Espoirs. Les ligues pourraient accentuer ce soutien. Si le réservoir de jeunes talents ne progresse pas suffisamment, il faut toujours aller chercher, à la base, des parachutistes moins expérimentés, et nous perdons du temps. Les clubs et ligues ne se saisissent pas des sujets fédéraux et n’ont pas de pilotage interne. Ce doit pourtant être la cellule élémentaire d’un club : faire venir des néophytes au sport et les adresser, par la suite à la fédération. »

L’an prochain, les objectifs seront axés autour de trois grandes thématiques transversales :

  • La féminisation des pratiques : avec un besoin fort de monitrices encadrantes, de communication sur les brevets et de nouvelles équipes.
  • Un modèle économique qui devra être repensé, dans son ensemble, pour être plus indépendant et offrir un nouvel attrait.
  • La fidélisation des publics, avec des journées nationales dédiées, la création de nouveaux produits attractifs, parfois dans des lieux touristiques pour attirer un nouveau public.

Jacques Baal, entraineur national de Précision d’Atterrissage et Voltige

Pour l’ascensionnel, cette année 2024 a été dans la continuité de l’année précédente. De plus en plus de jeunes, souvent de moins de 18 ans, voire débutants, intègrent les stages. Pour la plupart, ce sont des pratiquants qui ne font que de l’ascensionnel pour l’instant, mais entendent se diriger vers le saut d’avion par la suite. Cette dynamique vient illustrer la démarche d’encouragement et d’accompagnement impulsée par le président, Yves-Marie Guillaud, et ancrée depuis plusieurs années au sein de la Fédération. Pour Jacques Baal, entraineur national de Précision d’Atterrissage et Voltige, « ces efforts seront accentués dans l’avenir. Nous constatons régulièrement à quel point l’ascensionnel est devenu un pourvoyeur majeur des futures Equipes de France. C’est une grande satisfaction de constater la réalisation des efforts menés par la Fédération Française de Parachutisme et des actions concrètes, sur le terrain ». Il tient ici à saluer l’engagement des clubs et des encadrants : « Cette réussite est collégiale et les bénévoles de chaque structure en sont des acteurs majeurs. Je tiens ici à les remercier pour leur investissement et leurs compétences spécifiques à l’ascensionnel, comme c’est le cas sur le club de Laval, par exemple ». C’est un réservoir d’une petite dizaine de jeunes qui sont désormais bien installés dans la discipline, que se retrouvent sur les différentes échéances, voire en championnat de France. « Nous espérons que le fruit de ses efforts paiera encore davantage sous peu, avec de plus en plus de profils qui découvrent le parachutisme puis évoluent, pourquoi pas, vers d’autres disciplines. Nous avons bien l’intention de poursuivre et multiplier les initiatives en ce sens » souligne l’entraîneur.

Le paysage de la PA/Voltige en France connaît actuellement une restructuration majeure, avec une nouvelle répartition des talents entre l’Équipe de France et le collectif relève. Jacques Baal se montre optimiste face à cette évolution : « La régularité croissante des entraînements, soutenue par un équipement de pointe dans nos structures, permet une progression durable de nos athlètes. Bouloc, véritable pépinière de la PA/Voltige, continue de jouer un rôle crucial dans l’amélioration des performances de la discipline ».

Cependant la dynamique existant depuis cinq ans au niveau des collectifs nationaux se trouve aujourd’hui ébranlée par plusieurs départs. Thomas Jeannerot, Stéphanie Texier, Déborah Ferrand étaient des cadres largement installés et médaillés en Equipe de France. Leurs départs successifs entrainent, forcément, une certaine inertie. De plus, Léocadie Ollivier de Pury, qui cumule 30 titres nationaux et internationaux et mène habituellement les classements individuels, s’est blessée au printemps et n’a pu s’illustrer à son meilleur niveau mondial. Adeline Delecroix a également annoncé son départ pour 2025.

L’équipe devra donc se renouveler et se solidifier en vue des échéances mondiales prochaines. Pour nombre de raisons, parfois au-delà du sport, la performance individuelle n’a pas été au centre de l’implication de chaque athlète. Le collectif en a pâti directement et une restructuration sera nécessaire. « Le groupe est en vraie difficulté. Nous avons du mal à combler les différents départs. Pour autant, notre objectif reste d’atteindre le meilleur niveau possible » explique Jacques Baal. « Les années à venir s’annoncent comme un véritable défi, nous le savons. Nous allons réajuster nos objectifs afin de proposer des solutions sur mesure ». La Coupe du monde qui s’est tenue du 9 au 11 août 2024, en Italie, juste avant les Championnats du Monde, a été un bon exercice pour l’équipe. Les résultats individuels sont toujours des révélateurs de la dynamique de performance globale et des indicateurs pour établir objectifs possibles en collectif, ce qui se matérialise par la suite sur les podiums. « Nous étions venus performer. Seulement, face à la pression de l’évènement et un certain relâchement de fin de saison, la restitution a été en dessous de ce qui était attendu. La performance individuelle reste la clé de voûte de la performance collective. Il nous faut donc, désormais, trouver des motivations collectives ».

Pour l’entraineur, un temps d’adaptation sera essentiel aux athlètes qui intègreront les équipes. Ils auront besoin de temps pour passer le cap et rejoindre le niveau de performance des compétiteurs plus aguerris. Comme toujours, les capacités personnelles restent fluctuantes. On peut supposer que le collectif va subir quelques temps cette temporalité. Mais, tous gardent en ligne de mire, la performance à moyen terme comme levier d’accélération.

L’équipe masculine a connu un turnover, en 2024, avec le départ de Jean Vignuales. Il faudra donc tester les compétiteurs pour analyser les performances et définir lequel sera le plus à même de renforcer l’équipe.  « Aujourd’hui, deux profils se détachent pour rejoindre les collectifs. Nous avons constitué un groupe pour aller au Championnat du Monde, avec l’objectif de jouer l’or. Sur ce rendez-vous, l’Allemagne, la France et le Qatar étaient au même niveau. Nous pouvons donc dire que 85-90% de notre objectif est atteint, puisque nous perdons avec seulement 1 cm de décalage sur les cinq compétiteurs. Forcément, les membres de l’équipe conservent une certaine amertume car ils sont passés à côté de la médaille. Mais cela ne s’est vraiment pas joué à beaucoup. C’est seulement au départage que nous n’avons pas pu maintenir notre position sur le podium. Le niveau était tellement élevé quil ne faut pas avoir de regrets ! Tous ont su produire le travail requis. Je reste donc plus que positif, car si certains sont légèrement en dessous, globalement, nous sommes quand même sur un haut niveau de performance. » L’entraineur national se montre très satisfait d’avoir pu mesurer le potentiel des sportifs, et espère que les équipes pourront s’illustrer en 2025, avec quelques ajustements sur ce qui sera une année charnière. « 2026 sera notre prochain rendez-vous pour être compétitif sur tous les podiums » conclue t’il.

Jérôme David, Directeur de la performance et du développement

L’opération « Vole vers ton Brevet B », initiée par la Fédération Française de Parachutisme, a fédéré les écoles autour d’une ambition commune et valorisé les actions spécifiques à chaque structure. Un nouvel angle, qui sert un même objectif fédéral, celui de la démocratisation et de la fidélisation des pratiquants. Le Brevet B est le passage obligé pour accéder à un niveau supérieur pour les parachutistes. Après une vingtaine de sauts, il permet de réaliser des figures dans les trois dimensions, et d’acquérir une confiance certaine sous voile. C’est un passeport d’accession aux disciplines en autonomie technique. Jérôme David, directeur de la performance et du développement au sein de la FFP, a orchestré cette opération transversale. « Cette année, nous avons souhaité créer un parallèle dans la continuité du projet « Rêver et voler avec la FFP » qui avait marqué 2023 pour encourager les jeunes à découvrir la soufflerie. Cette fois-ci, l’idée était de susciter un intérêt fort et d’accentuer la communication sur une phase particulière du parachutisme, celle du Brevet B. Le choix de cette phase s’est fait en réponse aux nombreux abandons constatés après validation du Brevet A. Lors des congrès annuels fédéraux, des travaux avaient justement été menés concernant la refonte du brevet B. C’est dans la continuité de cette réforme que l’opération a été lancée ».

Le dispositif était concentré sur la période estivale, avec une première temporalité au printemps. Un appel à projet avait été lancé à destination des écoles. La sélection devait se tenir en juin. Initialement, cinq écoles devaient être retenues. Devant l’engouement témoigné, ce nombre a été porté à six. Mais il a néanmoins fallu faire des choix. Les centre-écoles de Dieppe, Lille, Saumur, Mimizan, Pujaut et Nancy ont vu leur dossier validé. Grâce à une aide forfaitaire de 4 000 €, ces structures agréées ont commencé l’organisation de leur accompagnement pour les participants vers le Brevet B. « Elles ont vraiment su faire preuve d’innovation et d’originalité pour s’approprier les conditions du concours. Nous avions voulu leur laisser une liberté entière sur l’utilisation du budget, en fonction de la typologie du club. En termes de sauts, de vidéos, ou de matériel, plusieurs déclinaisons pour susciter de l’activité ont alors été imaginées par chacun, alors que l’on a souvent l’habitude d’un carcan plus rigide. Je salue la créativité dont ils ont fait preuve !! Cela a été pour toute la DTN un plaisir d’analyser toutes ces bonnes idées avec, à chaque fois, des angles particuliers caractéristiques d’un territoire et participant à leur singularité » poursuit Jérôme David. Le vote du public a fait émerger un premier favori ; s’ensuivra courant décembre le vote d’un jury constitué des cadres de la Fédération Française de Parachutisme. Le vote des pairs sera assuré par les écoles, qui, quant à elles, auront l’opportunité de voter lors de leur inscription au Congrès Technique National. Le congrès 2025 sera d’ailleurs le théâtre de la projection des six films, afin de clore le chapitre. « Il était important d’avoir une représentativité et de boucler le projet là où il avait été initié. C’est la plus belle des manières, pour nous, de remercier le groupe de travail technique & DT pour la qualité des travaux participatifs, générant un véritable avancement novateur ».

Le partage du message aura su mobiliser à l’échelle nationale. Il est espéré que « Après le A, ne laisse pas ton B » restera, au-delà d’un simple slogan de campagne, une future dynamique ancrée. Jérôme David conclue en espérant que cette campagne ait permis de changer le regard des participants sur le Brevet B et la progression en parachutisme.

Au titre de directeur de la performance, Jérôme David est également en charge du développement de la pratique Handi. Il dresse un panorama des axes de développement de la pratique des personnes en situation de handicap. « Nous avons globalement eu une très bonne année avec le stage annuel Handi Week qui a généré beaucoup d’enthousiasme, un championnat de France, à Orléans, et 45 personnes venues découvrir la pratique sur les trois Handi-Boogies. Nous avons cette année réactivé un stage annuel en ascensionnel, tel que nous le faisions avant le Covid. Ce stage a permis plusieurs vols de découverte en biplace ou monoplace en chariot. Enfin, une grande réussite, le championnat de France Handifly Race en soufflerie à FullFly Bordeaux qui a réuni 24 compétiteurs »

Depuis plusieurs années maintenant, l’immense travail de structuration de la pratique, amorcé à l’occasion du premier HandiflyRace, en 2022, se montre bénéfique, avec un nombre grandissant de compétitions et de nations présentes. Actuellement, une petite dizaine de pays seront représentés régulièrement sur les échéances, qui s’étendent au-delà de l’Europe, avec l’Australie par exemple. Sous l’impulsion de la FFP, les World Series 2025 ont été lancées en novembre à Lille, première étape couplée aux championnats nationaux anglais. C’est toute l’ingéniosité de ce circuit que de coupler à chaque fois la compétition internationale open avec le championnat national du pays hôte. Suivront en 2025 Prague en janvier, Charleroi en février, Munich en mars, Milan en mai puis Poitiers en septembre qui sera donc aussi le championnat de France 2025.

Jérôme David évoque le chemin restant à parcourir : « Nous avons joué un rôle précurseur et arrivons maintenant à un stade de développement international, pour lequel chaque pays doit devenir acteur, à son tour. Nous ne pouvons pas réaliser ce travail à leur place. Nous ne pouvons que les accompagner, les encourager encore davantage et leur fournir tous les moyens techniques de jugement, ce que nous avons réalisé en 2024 avec la mise au point d’un kit de cibles tactiles lumineuses couplées à un système électronique de jugement conçu par Eric Mollaret. Le Handifly, accrédité par l’ISC (International Skydiving Commission), possède désormais son propre comité dédié. Au sein de l’ISC, plusieurs comités représentent les différentes disciplines du parachutisme sportif. C’est lors de son congrès annuel que les compétitions sont attribuées à des pays organisateurs, et que les règles évoluent. Depuis 2021, sous l’impulsion de Patrice Girardin, un groupe de travail a été créé pour développer et encadrer la pratique handi. Ce groupe est devenu, en 2023, un comité officiel, que dirige aujourd’hui Domitille Kiger. Le comité est en charge du travail de classification des compétiteurs, de formation des experts classificateurs, des modules de formation et des règlements et calendriers. » 2025 marquera donc une étape supplémentaire dans la concrétisation d’un projet d’inclusivité de longue date. Pour Jérôme David, le marqueur de réussite tiendra au nombre de pays participants, il espère arriver vers une vingtaine de pays, à long terme, pour une meilleure représentativité.

Philippe Schorno, entraîneur national de Pilotage Sous Voile et soufflerie

« Le bilan de l’année 2024 est plus mitigé que nous l’avions espéré » synthétise l’entraîneur. « Nous aurions forcément voulu plus de médailles, mais le collectif est dans la bonne direction. Il faut noter que nous avons commencé à travailler plus tard dans la saison que les autres nations. Cela se ressent dans les performances de fin d’année. Il y a forcément une adéquation à trouver entre le nombre de sauts et le coût d’investissement sur le matériel. Comme c’est le cas dans toutes les disciplines, il serait difficilement acceptable de faire une année blanche, tant au regard des subventions obtenues, que des résultats et de la crédibilité à long terme. Alors forcément, quand nous avons investi sur du matériel. Cela s’est ressenti sur la stratégie sportive de l’année. Nous sommes passés ces dernières années sur le Mutant, alors que nous avions avant des harnais traditionnels. C’est donc la découverte d’une nouvelle méthodologie de vol, d’une nouvelle stratégie d’approche, et une appréhension de la prise de risques accentuée. Il nous faut donc des voiles de plus en plus petites, et il faudra là aussi, du temps pour l’assimiler.

Nous sommes également touchés par des difficultés de recrutement pour diversifier les équipes. Cédric Veiga Rios a recruté des jeunes, qui auront besoin de temps pour atteindre le niveau de ceux qui ont plus d’expérience. Ces recrutements viendront combler des départs et renforcer le collectif, composée de quatre personnes aujourd’hui. Kévin Techer, notamment quadruple champion du monde, a annoncé son arrêt pour 2025. Des difficultés de recrutement qui s’expliquent par le grand besoin d’expérience avant d’arriver au Pilotage Sous Voile. Effectivement, le PSV exige une grande expérience parachutiste avec 3000, voire 4000 sauts au minimum pour performer. Or, la plupart de ceux qui possèdent cette expérience sont plus enclins à travailler, en tant que moniteur, plutôt que se consacrer à la performance sportive. Il faudra donc quatre à cinq ans pour arriver au niveau international pour les jeunes recrues ».

Philippe Schorno souligne : « Notre discipline exige un engagement financier et personnel considérable, sans pour autant bénéficier des ressources d’un sport professionnel. Nous guidons nos compétiteurs vers l’excellence, mais l’accompagnement spécialisé, tel qu’un encadrement en préparation physique ou mentale, reste hors de notre portée actuelle. Dans d’autres sports, cela prend la forme de stages d’oxygénation, de préparation et de renforcement musculaire, d’aérobie, de préparation mentale. En parachutisme, il appartient à chacun de réaliser ce travail personnel pour arriver en forme en compétition. Comme dans tout pratique sportive, il faut trouver du plaisir et être régulier. Nous n’imposons pas un régime d’entraînement draconien, mais encourageons une activité physique constante. C’est cet engagement individuel qui forge la performance. In fine, l’accès au haut niveau est indissociable d’une condition physique optimale ».

L’équipe a obtenu des résultats corrects cette année, sans grosses contre-performances. Philippe Schorno détaille les résultats : « La concurrence est rude à l’internationale et de nombreux compétiteurs peuvent prétendre à la victoire. Mais nous nous devons de saluer nos athlètes d’avoir tenu leur rang. Cédric Veiga Rios, quant à lui, en individuel, a tout tenté pour rester dans la course ; cela n’a pas été suffisant. Globalement, les performances reposent beaucoup sur Cédric, ce qui créé forcément une dépendance et un déséquilibre lors de résultats moyens. Nous pouvons également saluer Aurélien Lemaître, qui s’illustre en bronze en accuracy, démontrant une nouvelle fois combien il est doué dans cette discipline. Il pourra donc continuer à s’imposer sur les podiums voire même, aller chercher l’or. En individuel, nous avons donc deux belles chances de médailles désormais, avec Aurélien d’un côté, et Cédric de l’autre ».

Philippe Schorno revient sur le contexte plus général, de la mobilisation difficile des compétiteurs vers la pratique du Haut Niveau.  « Comme dans quasiment tous les sports, il est difficile de mobiliser des compétiteurs amateurs. Leur demander de s’astreindre à des entraînements réguliers l’est tout autant, notamment en raison de l’impact financier nécessaire à titre personnel. Si par le passé, il était possible de réaliser entre 500 et 800 sauts par an, aujourd’hui, un compétiteur régulier ou sautant  ne s’entraîne guère plus d’une centaine de foi. Son potentiel pour atteindre la performance et être détecté va naturellement être plus long. Mais je reste confiant ! La Fédération Française de Parachutisme a amorcé de nombreux stages d’animation, véritables leviers vers la compétition. Toutefois, je reste aussi persuadé que le renouvellement des équipes de France des disciplines en chute viendra de la soufflerie, et de l’attractivité pour les jeunes. »

En ce qui concerne la soufflerie, dont Philippe Schorno est coordonnateur national, on note la présence d’un nombre grandissant de jeunes justement, qui viennent, d’abord, pour s’amuser, puis qui vont découvrir le frisson de la pratique et ou être détecté comme espoirs. « Après des années en soufflerie, ils ont, non seulement, atteint un très bon niveau, mais surtout, ils ont envie de se confronter au saut d’avion. Dès lors, la progression est plus facile. Il ne reste que la sortie d’avion et le travail sous voile à travailler, car ils ont déjà acquis nombre de techniques. Nous pouvons déjà le constater dans nos équipes de vol relatif et Artistiques notamment, nous avons de beaux exemples de performers, avec un potentiel important ». Pour l’entraineur, « il faut sensibiliser encore davantage autour de la soufflerie comme parent nourricier du parachutisme et vivier de talent. » Il a pu le constater sur le terrain, au plus près des veines : les jeunes peuvent évoluer plus vite, prendre davantage de plaisir et entrer dans l’état d’esprit et l’envie de « compétiter ». La progression doit pour cela être ludique, avec des entraînements non répétitifs.

Philippe Schorno souligne enfin l’importance cruciale du facteur financier dans le développement du parachutisme de haut niveau. Il préconise que la FFP intensifie ses efforts pour proposer des solutions de prise en charge, encourageant ainsi les entraînements réguliers. Il insiste sur l’importance d’un travail de terrain, pour lequel il organise régulièrement des détections donnant souvent lieu à des discussions avec les parents, pour les sensibiliser, leur proposer de se structurer, de fédérer, de donner l’envie, d’ouvrir la porte de tous les potentiels. « C’est un travail qui doit s’effectuer en synergie avec les responsables de soufflerie, et en collaboration avec les autres disciplines » affirme avec conviction celui qui fut multi-champion du monde durant des décennies. Dans le domaine de la soufflerie, la France fait face à une concurrence internationale disposant de moyens financiers supérieurs, certaines nations bénéficiant de fonds privés et de sponsoring direct des structures, comme Singapour et les États-Unis. Pour rester compétitif, le collectif français devra optimiser ses ressources en se concentrant sur les équipes ayant le potentiel de remporter des médailles.

Sur le volet compétition, les compétiteurs ont validé les résultats attendus en 2024. La sélection 2025 est bientôt finalisée, pour un objectif de médaille d’or en Vol Relatif à 4 à Reaford aux Etats Unis, mais également un podium féminin. En dynamique et artistique la France visera des podiums à Charleroi (Belgique) lors des championnats du monde 2025. La Fédération Française de Parachutisme espère également de bons résultats en speed dynamique, qui vient compléter les disciplines indoor existantes. 

Cédric Veiga Rios, entraineur national de Pilotage Sous Voile

L’année 2025 marquera un tournant pour le Pilotage Sous Voile français. Après deux ans de collaboration fructueuse, Philippe Schorno passera le flambeau en avril, laissant les rênes à son successeur, Cédric Veiga Rios. Ce dernier prendra pleinement ses fonctions d’entraîneur national après cette année de transition en 2024. Cette période de passation a été particulièrement propice, bénéficiant d’une météo clémente qui a permis des entraînements intensifs.

Cédric revient sur l’année écoulée, côté résultats : « Nous avons eu deux premières échéances de compétition avant de nous présenter au Championnat du monde. En individuel, une première compétition en Tchéquie, puis, une seconde, en Italie, nous ont permis des tests en conditions réalistes. Lors des Championnats du monde, du 25 au 29 septembre, à Prétoria, en Afrique du Sud, nous n’avons pas eu les médailles espérées, en individuel. Une certaine déception, rattrapée toute de même par une médaille d’argent en équipe. En individuel, Aurélien Lemaire à brillamment décroché une magnifique médaille de bronze en précision, révélant tout son potentiel dans cette discipline pour les années à venir. Il a pleinement honoré la confiance que nous avions placée en lui. Face à nous, le niveau était exigeant, et nous n’avions donc pas le droit à l’erreur. »

L’amertume doit pourtant laisser place à la préparation des années à venir, avec deux nouveaux équipiers, fraichement arrivés des stages de détection pour renforcer le collectif. Cédric Veiga Rios attend donc « une montée en performance individuelle pour aller vers le niveau sur lequel nous avons toujours été, perdurer avec désormais six compétiteurs, et continuer à attirer de nouveaux Espoirs. C’est ainsi que nous développerons un collectif fort et solide. Toutefois, il nous faudra sans doute deux à trois ans, minimum, pour mettre le groupe au niveau mondial ».

En 2025, le collectif PSV participera à une Coupe du Monde un championnat d’Europe, pour lesquels la plus haute performance possible est visée. « Pour les nouveaux compétiteurs, l’exigence sera la régularité. Nous leur fixons un objectif de top 15 lors du Championnat d’Europe. Les plus anciens participants internationaux sont très forts et ont beaucoup d’expérience. Il est normal de prendre le temps de progresser, avant d’harmoniser le niveau global » enchaîne Cédric Veiga Rios. « Pour les compétiteurs avec plus d’expérience, il s’agira de ramener un maximum de médailles et de viser le plus de médailles possible au championnat d’Europe et à la Coupe du Monde 2025   ».

2025 sera donc une année charnière après deux ans de binôme avec Philippe Schorno qui lui lègue une ligne directrice robuste et beaucoup d’expérience. « Grâce à un plan de découverte et d’accompagnement des talents prometteurs, mis en place il y a deux ans et déjà porteur de résultats, cette discipline s’annonce pleine d’avenir. En poursuivant cette trajectoire, je suis convaincu de pouvoir établir un collectif solide et dense d’ici 4 à 5 ans. J’ai beaucoup d’admiration pour Philippe. Après plus de 40 ans de parachutisme, il a développé une expertise conséquente et l’héritage sportif qu’il nous lègue ne peut que bénéficier aux compétiteurs. À titre personnel, c’est forcément très confortable d’avoir une structuration établie. Nous nous sommes donné toutes les chances pour réussir cette passation, de la manière la plus efficace possible. Nous avons passé deux ans, main dans la main. Bien sûr, Philippe continuera de suivre de près, par passion et par amitié, les performances dans notre discipline. »

Sébastien Chambet, entraineur national de Disciplines Artistiques

Le collectif regroupant les Disciplines Artistiques, freefly et freestyle a performé, cette année, à l’occasion des Championnats du Monde, à Beaufort, aux Etats-Unis. Sébastien Chambet, entraineur national évoque les résultats brillants de ce temps fort : « C’était globalement une belle compétition, sur la Crystal Coast ! D’autant plus que nous repartons avec le titre en freefly, sur une compétition très sérrée, et, pour la seconde fois consécutive, pour les compétiteurs Noé Potier, Matéo Limnaios et Pierre Wolnik C’est donc une confirmation de leur position au niveau mondial. En freestyle, Lucas Colin et Cyril Padieu se sont illustrés à la seconde place du podium, derrière les américains qui ont fait un très beau saut. Nous ne devons avoir aucun regret. Notre troisième équipe en freefly était venue pour un podium. Ils ont finalement obtenu le bronze. » Les championnats de France, en août, avaient permis de confirmer les niveaux de performance, d’appréhender le jugement et de se rassurer avant le départ. Les voyants étaient au vert et peu de paramètres ont évolué entre les deux championnats. Sébastien Chambet tient particulièrement à féliciter Laurie Lubbé et Adrien Gallot qui, pour leur part, ont réalisé de très bons résultats, avec un beau saut et de belles figures imposées. Ils intègrent donc l’Equipe de France et partiront en Coupe du Monde. Les Disciplines Artistiques compteront donc probablement quatre équipes en 2025, selon les possibilités budgétaires allouées.

L’année 2024 a été marquée par une série de stages fructueux, notamment à Maubeuge, où un stage de détection organisé par la Fédération Française de Parachutisme a attiré de nombreux candidats. Les participants ont bénéficié d’un encadrement de qualité, incluant coaching personnalisé et sauts gratuits. La dynamique s’est poursuivie au Championnat de France à Pamiers, où ces compétiteurs ont pu mettre en pratique leurs acquis. Deux équipes se sont particulièrement démarquées pour intégrer les collectifs relève. Pour Sébastien Chambet, c’est un succès : « Nous avons repéré un bon groupe de talents, dont le potentiel mérite d’être développé, mais qui sont prometteurs pour les années à venir. Deux stages d’animation ont également eu lieu avec des débutants, qui ont eu des résultats probants, une formule à reconduire ! ».  Il souligne l’engouement suscité par ces stages : « Notre objectif reste inchangé : proposer des sauts à tarifs réduits pour contrer la baisse du nombre de compétiteurs dans les disciplines artistiques, un domaine où la soufflerie peut aussi jouer un rôle complémentaire. » Un vivier de participants s’est ainsi constitué, offrant de belles perspectives pour le haut niveau, à condition de bien accompagner leur progression.

Les équipes de France, quant à elles, s’entraînent sur un rythme régulier, à raison d’une rencontre par mois. « Tous les centre-écoles daccueil ont joué le jeu. Nous tenons à adresser un remerciement particulier au club de Pamiers, qui nous a permis des conditions idéales d’entraînement » remercie Sébastien. « On note par contre un écart grandissant entre, d’une part, ceux qui ne pratiquent que le saut d’avion, qui peinent à rattraper le niveau, et ceux qui sortent d’un parcours soufflerie, ou le poursuivent, et dont la progression est exponentielle et rapide. Pour les jeunes, ayant pratiqué la soufflerie à un niveau intense, c’est évidemment un levier d’accès assez imminent aux Disciplines Artistiques. Mateo Limnaios en est un exemple avec des performance exceptionnelles. C’est le cas également d’Adrien Gallot, qui va intégrer les équipes de France en 2025 ». Pour Sébastien Chambet, la conclusion est évidente : « Il faut sortir de la relation de concurrence avec la soufflerie et plutôt la voir comme une première étape fondatrice. Cest d’ailleurs un moyen d’accéder aux podiums plus rapidement ; cela devient une marche indispensable vers la progression et la performance sportive. Les différentes gammes, les trajectoires et la technique de vol s’apprennent en soufflerie. Lorsque l’on passe en saut d’avion, il ne reste plus qu’à passer sur de la programmation de sauts et peaufiner les détails techniques autour de la sortie d’avion, on perd donc bien moins de temps. »

La préoccupation majeure autour des DA sera la refonte d’un collectif relève avec de nouvelles équipes. Dans le contexte actuel, les athlètes doivent conjuguer avec des obligations familiales et des contraintes personnelles, mais le collectif conserve de belles ambitions pour 2025. Il faut noter également au niveau international, un manque de diversité des nations présentes qui s’accentue dans le contexte global géopolitique. Cela entraîne une forme de stagnation de la performance pour les athlètes. La concurrence internationale est toujours bénéfique car elle contraint à relever en permanence le niveau dans une saine émulation. Les différents conflits armés tout autant que le phénomène d’inflation, en impactant les budgets, ont retenti sur les championnats du monde cette année. L’entraineur national l’évoque avec justesse « Nous avons des équipes venues de pays avec des budgets bien plus conséquents que la France, grâce à des partenariats privés. C’est pourquoi certains choix ont été faits pour favoriser l’efficacité, et ne pas flécher du budget là où nous ne pourrions pas réaliser de podium ni avoir de chances de médaille. »

Mathieu Bernier, entraineur national de Vol Relatif

Le Vol Relatif a atteint les objectifs fixés par l’entraîneur national, Mathieu Bernier, pour ses compétiteurs, tant lors des compétitions nationales qu’internationales. En Vol Relatif à 4 Open tout autant que féminin, les résultats ont été au rendez-vous, avec des médailles en Championnat du Monde. « Les garçons ont obtenu une médaille d’argent et les filles une médaille de bronze. Nous pouvons être satisfaits de ces résultats obtenus. Cependant, une légère frustration demeure, car nous sommes encore loindes premières marches. En VR4 Open, les États-Unis creusent un écart significatif avec 21 points d’avance, alors que notre objectif était de rester à moins de 10 points. Nous espérions être au plus près et ouvrir la compétition. Néanmoins, nous restons dans une dynamique très positive et de haut niveau » résume Mathieu Bernier. L’équipe est encore jeune et s’ouvre à de belles perspectives.

En Vol Relatif, il faut noter une baisse de la participation à l’international, une dynamique dommageable pour la performance et Mathieu espère la tendance va s’inverser. Du côté des compétitrices féminines, quelques blessures survenues en début d’année ont également perturbé les plannings d’entraînement, impactant la préparation jusqu’à la fin de saison. La préparation en a forcément pâti. En VR Open, Tom Mattoni a été blessé en mars, juste avant la compétition du Shamrock en Floride et n’a pu concourir en équipe à la coupe du monde de VR4 indoor un mois plus tard à Macao, en Chine. Cette difficile situation restera une source de frustration pour 2024, car les sportifs étaient mobilisés pour rivaliser pour l’or face aux États-Unis. Pamela Lissajoux a néanmoins su assurer son remplacement avec de très belles performances.Mathieu Bernier tenait à exprimer sa gratitude à l’ensemble des partenaires du VR, en particulier le club de Lille Bondues, le club de Pamiers et celui de Bouloc « qui nous ont grandement aidés, jusqu’à la préparation finale avant les Championnats du Monde. » Ces drop zones ont en effet accueilli différents stages, impulsés par la Fédération Française de Parachutisme, et son président, Yves-Marie, Guillaud. Les stages d’accession de détection ont ainsi rassemblé de nombreux participants, ce qui est encourageant pour le développement de la pratique, qui subit elle aussi la problématique financière.

« Nous savons aussi que les américains sont en pleine restructuration. L’intégration des nouvelles recrues va amener à opérer des changements. Nous aurons donc une certaine avance qu’il nous appartiendra d’accentuer en amenant toujours plus loin la performance sportive individuelle. Sur le volet féminin, la problématique reste la même, malgré diverses initiatives : beaucoup de femmes sont présentes au Championnat de France, c’est très positif mais le travail pour arriver au niveau international est très important ». Pour Mathieu Bernier « Nous sommes pour l’instant loin du haut niveau, il va falloir du temps et des moyens internationaux. »

En 2025, le VR4 Open affiche une ambition claire : tout gagner, sur toutes les échéances, en particulier pour les Championnats du Monde indoor 2025. Le collectif participera également au championnat national américain, qui servira d’entraînement sur le lieu des futurs Championnats mondiaux. Le championnat du monde de 2026 (VR4 d’avion) est l’objectif ultime du cycle qui commence. Mathieu Bernier conclut avec confiance qu’«une opportunité s’ouvre à nous dès maintenant. Il est de notre responsabilité de la saisir pleinement. Nous adopterons une approche prudente tout en nous donnant les moyens de réussir, en veillant à éviter les blessures et en maintenant nos efforts. La fin d’année coïncide avec les négociations budgétaires qui auront inévitablement un impact sur nos plannings et les ressources disponibles pour le développement des équipes. Nos attentes sont élevées. Nous allons donc présenter des objectifs atteignables, sur un plan à 2 ans. »

À PROPOS DE
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