Après un championnat du Monde 2024 qui laisse un goût amer au collectif malgré 2 médailles d’argent et une de bronze, Guillaume Dubois évoque la saison à venir pour le Voile Contact. « Lors du bilan de fin de saison, Jean-Michel Poulet, Directeur Technique National et entraîneur national des équipes de Voile Contact, a annoncé qu’il souhaitait se retirer de ce dernier rôle. J’endosse pour l’instant le titre de coach national, toujours épaulé par Jean-Michel Poulet qui me laisse la main sur les entrainements. Pour 2025, nous avons encore beaucoup d’incertitudes quant à la planification globale et sommes en attente des budgets qui dépendent directement des décisions nationales. Nous avons besoin d’une compétition de référence et de résultats pour conserver nos statuts de sportifs de haut niveau, mais nos déplacements dépendront des budgets alloués. En l’absence de Championnat d’Europe ou de Coupe du Monde en Voile Contact, en 2025, une possibilité serait de participer au championnat américain qui servirait ainsi de compétition de référence. Des réponses doivent arriver fin février, nous permettant d’avoir une vision plus nette de la saison. Nous prévoyons 400 sauts pour l’équipe de VC 2 et 200 pour l’équipe de VC 4, mais ce programme évoluera en fonction des décisions ministérielles et fédérales. Il faut noter également que la moitié des compétiteurs de Voile Contact dispose d’une CIP avec son employeur. Il nous faut donc composer avec les contraintes de chacun, selon le calendrier de compétition, car, sinon, cela peut être compliqué professionnellement.
Nous restons concentrés sur l’objectif du Championnat du Monde 2026 pour lequel il faut construire le collectif qui représentera la France. Idéalement, en plus de l’équipe de Voile Contact à 2B qui passe VC2A et de l’équipe de Voile Contact séquence à 4, il faudrait reconstituer une deuxième équipe de Voile Contact à 2, suite au départ d’Elliot Tollemer qui était en duo avec Magali Belgodère, et (re)constituer une équipe de Voile Contact rotation à 4 que nous avons arrêtée en 2016. Le voile Contact étant une discipline particulièrement exigeante, cela pourrait être avec des profils plus âgés, ayant de l’expérience pour la rotation, ou avec des jeunes présentant un beau potentiel. »
Sur le sujet de la détection de talents, c’est le Brevet B3 qui permet d’évoluer vers le Voile Contact. Le réservoir dépend donc directement des formations des élèves B3 sur les terrains. Sur les dernières recrues du collectif VC, le parcours de Steve Leroy, par exemple, prouve la rapidité avec laquelle un compétiteur motivé, rigoureux et concentré, peut progresser et atteindre les podiums internationaux, en 5 ans. Une gageure encourageante pour des talents ambitieux, quand on sait que ce parcours peut être beaucoup plus long dans d’autres disciplines. Le néo-coach est confiant sur la capacité à accompagner et progresser en commun. « Dans mon esprit, j’ai construit un manuel pour pouvoir amener un compétiteur qui valide son B3 et ayant un minimum de prédispositions pour la discipline, jusqu’au championnat du monde. Un compétiteur talentueux et rigoureux dans ses entrainements, peut progresser, en 4 ans, jusqu’à un titre de Champion du Monde ! Aujourd’hui, nous manquons de formateurs disponibles pour faire passer le brevet B3. La plupart des initiateurs sont membres des équipes de France, et sont confrontés aux propres contraintes de leurs agendas. Mais cela reste une chance d’avoir une telle structuration, en France, car cela nous garantit un niveau très élevé. »
Les prochains entrainements pour l’équipe de Voile Contact à 2 restante se feront à Pamiers en février, mars et avril. L’équipe de Voile Contact à quatre s’entraînera à Besançon, en mai. C’est la double appartenance dans les équipes de voile Contact à deux et à quatre qui explique que les deux équipes ne pourront pas s’entraîner en même temps. « Nous aurons également une animation nationale, prévue en juillet à Pamiers : un grand rassemblement, avec un public varié, qui permet de faire progresser collectivement » complète Guillaume. « Les jeunes ont beaucoup à apprendre au contact des plus expérimentés, mais les sportifs de haut niveau progressent également sur d’autres aspects, tels que la pédagogie et la transmission. Sur cette animation nationale, nous allons travailler des figures, des techniques, que nous n’avons pas l’occasion de réaliser régulièrement telle que la “voile à l’envers”, dont Patrice Girardin était le grand spécialiste. Nous avons aussi pour objectif de préparer des formations à 9 et à 16, qui se sont perdues au fil des années. Cela impose aussi d’avoir un gros avion avec une capacité supérieure à 15 places. Ce rassemblement sera donc l’occasion de multiplier les sauts et de faire progresser les parachutistes, quel que soit leur niveau, car on s’adapte à leur expérience. C’est notre rôle d’imaginer la figure et de placer les gens selon leur niveau et leur charge alaire, pour garantir la réussite du saut et la sécurité de tous. »