27 Jun 2024 - Accession - Ligue Occitanie

Animation fédérale Disciplines Artistiques – Pujaut 2024 – 27 juin

Animation Fédérale Disciplines Artistiques 2024

Le saut de Laurie Lubbe et Adrien Gallot

Avant le 10e saut de ce stage, Laurie Lubbé, participante à l’Animation Fédérale de Pujaut, nous livre ses premières impressions : “Je ne dirais pas que je suis en train de vivre une progression spectaculaire, car c’est un travail qui nécessite un investissement à long terme. Cependant, nous parvenons à travailler sur des aspects très précis avec mon binôme, Adrien, qui est vidéoman. Nous apprenons progressivement à prendre notre temps dans l’exécution de nos mouvements et à gérer l’espace qui nous sépare dans les airs. Ce que je retiens principalement de ce stage, c’est l’ambiance qui règne à l’aérodrome de Pujaut. Nous avons tous des niveaux différents, ce qui est très enrichissant car nous nous construisons mutuellement en nous épaulant et en tirant partie de tous les conseils possibles. Nous nous soutenons les uns les autres ; cela crée une atmosphère de travail exceptionnelle. C’est formidable de pouvoir partager cette expérience ensemble. Je pense que le fait de ne pas être venue ici avec des attentes préconçues contribue à la vision positive que j’ai de ce stage jusqu’à présent. Je suis consciente que mes sauts ne seront jamais totalement parfaits 🙂 Mais je suis venue ici avec l’espoir de recueillir le maximum de conseils et d’apprendre, non seulement de Sébastien Chambet, mais, également, des autres participants. Je suis vraiment reconnaissante envers la Fédération de pouvoir vivre une expérience comme celle-ci ! “

Lou Bange, Marceau Jacquemond et Kristyna Labutova, reçoivent avec concentration…et dans la bonne humeur :)….. les derniers conseils techniques de la part de Sébastien Chambet, entraîneur national de la discipline

Le saut de Laurie Lubbe et Adrien Gallot

Adrien Gallot, jeune parachutiste de 18 ans avec presque 1000 sauts à son actif, a partagé ses impressions sur les deux premiers jours du stage organisé sous l’impulsion du Président de la Fédération Française de Parachutisme, Yves-Marie Guillaud et du Directeur Technique National, Jean-Michel Poulet. 
“En théorie, chaque saut que nous effectuons offre de nombreux points d’améliorations. Ce stage nous donne l’opportunité de recevoir une quantité considérable de conseils. Pas forcément possible de tous les mettre en application immédiatement, mais ces conseils nous accompagneront tout au long de notre carrière de parachutiste. Depuis hier, nous avons pu aborder plusieurs aspects stratégiques, comme les mouvements libres. Un des aspects les plus positifs de ce stage, au-delà des conseils techniques prodigués par Sébastien Chambet, est le soutien mutuel entre les participants. Nous serons sans doute un jour amenés à nous affronter lors de prochaines compétitions, nous sommes en train de construire un fort esprit d’équipe et de solidarité. Chacun donne des conseils et encourage les autres. C’est formidable d’être entouré de compétiteurs aussi solidaires. Nous nous entraidons tous mutuellement.”

Interview de Marceau Jacquemond

FFP : Merci d’être avec nous pendant cette animation fédérale. Alors qui es-tu Marceau ?
« Je m’appelle Marceau Jacquemond J’ai 24 ans. Je suis moniteur en soufflerie à IFly Aix-Marseille depuis maintenant 2 ans. J’ai commencé le parachutisme à Chambéry, chez Savoie parachutisme, il y a maintenant 4 ans. J’ai seulement 180 sauts à mon actif donc ce n’est pas énorme et environ 70 à 80 heures en soufflerie. J’ai fait beaucoup de gymnastique dans le passé. C’est pour cette raison que je suis dans la discipline Freestyle en soufflerie et dans le ciel. »
FFP : Qu’est-ce qui t’a amené vers le parachutisme au départ ?
« Un défi personnel 🙂 Je n’avais pas envie de faire un simple tandem, mais de mettre en application ce que j’avais appris en gym dans le ciel. J’ai vu assez rapidement que ce n’était pas aussi facile que ça avec la notion de l’air, les inerties, … ! »
FFP : Donc une première PAC, puis l’envie de continuer derrière ?
« Oui, mon moniteur Julien, dit Juju, à Savoie Parachutisme m’a dit qu’il y avait seulement 5% de jeunes parachutistes qui continuaient….. et je voulais faire partie de ces 5%. Du coup, maintenant, c’est mon métier auprès de la soufflerie. Je suis content d’avoir continué ! »
FFP : Et donc, l’envie, ici, de partager autre chose ! Qu’est-ce que tu es venu chercher sur cette animation à Pujaut ?
«Alors sur l’animation je suis venu chercher de l’accompagnement. Je suis jeune parachutiste, certes, je commence à prendre un petit peu de niveau en soufflerie, mais c’est quand même deux mondes différents. J’ai besoin d’être encadré et d’avoir des conseils d’experts qui ont été titrés. Je cherche aussi l’esprit d’équipe et de découvrir la discipline, le tout dans la bonne humeur pendant 4 jours ! »
FFP : Surtout que, cet esprit d’équipe, il est très fort puisque, toi, tu n’es pas ici avec ta coéquipière, mais tu t’entraines avec Kristyna qui, elle non plus, n’est pas avec sa coéquipière …
« C’est un peu ça l’idée du stage. On n’est pas en compétition. Tous ensemble, on s’aide, on se soutient ! Là, Krystina me filme, moi je suis performer alors que, lors des championnats de France, elle sera avec Lola, aussi en vidéo ».
FFP : Qu’est-ce que ça donne d’être coaché par un champion du monde ?
« Déjà, c’est impressionnant ! Je ne connaissais pas Monsieur Chambet. C’est un honneur de l’avoir rencontré. Il est vraiment très gentil. Quand il nous parle, il nous met sur le même pied d’égalité ! ça fait plaisir dans le monde du parachutisme d’avoir des gens qui savent de quoi ils parlent. Dès qu’il me coache, je m’assois et j’écoute ce qu’il me dit. On a fait 4 sauts le premier matin et on voit déjà la progression. Moi qui suis jeune parachutiste, j’ai vraiment envie de continuer dans cette discipline. Grâce à ce stage pris en charge par la Fédération Française de Parachutisme, c’est forcément très accessible. Alors, oui, je suis très content d’être là ! »
FFP : Sinon, c’est de l’entraînement personnel que tu fais ?
« Exact, je n’ai pas vraiment le temps de m’entraîner tout le temps donc c’est pour ça que je m’entraîne énormément en soufflerie. Merci d’ailleurs à IFLY Aix-Marseille qui m’aide à m’entraîner ! »
FFP : Qu’est-ce que tu espères ? Qu’est-ce que tu t’es fixé comme objectif sur cette animation ?
« Mon objectif sur ce stage est d’arriver à finir mes imposés pour qu’ils soient vraiment propres et la conception de ma routine libre. Ce serait vraiment génial d’avoir une routine libre que je puisse retranscrire ensuite avec mon vidéoman pour la compétition. J’aimerais qu’on arrive à produire quelque chose de vraiment sympa aux Championnats de France et espérer un podium, potentiellement un top 3 en N1. Et si ce n’est pas possible pour cette année ce sera pour l’année d’après. En tout cas, on est super motivés ! »
FFP : Et là, Sébastien vous aide vraiment sur cette recherche de libre ?
« Exactement, sur la recherche ! Alors c’est vrai que j’ai l’avantage d’avoir cet outil de soufflerie où je fais pas mal de tricks, de mouvements assez gymniques, de danse, donc j’arrive à lui montrer ce que je fais en soufflerie et qu’on peut adapter dans le parachutisme ! On va essayer de lier tout ça, ces deux mondes parallèles et le mettre en application ! »
FFP : Et il ne reste plus qu’à passer la porte !
« Oui exactement. En tout cas merci à la Fédération Française de Parachutisme, et merci à IFly Aix-Marseille, à Koala flywear et Fudo ChinMount qui sont mes sponsors pour le moment ! »

Le saut de Lou Bange

Lou Bange, jeune parachutiste de 23 ans, participe seule à ce stage en raison de l’indisponibilité de sa coéquipière. Elle est accompagnée durant ses sauts par Sébastien Chambet, entraîneur national de Disciplines Artistiques, et Théo Verry, Directeur Technique de l’école de parachutisme de Pujaut, qui la filment à tour de rôle. Cette situation lui permet de bénéficier de précieux conseils et d’un suivi particulier. 

“En seulement deux jours, je ressens déjà une nette progression. Ma coéquipière n’a pas pu se joindre à nous pour ce stage, ce qui me donne l’occasion de recevoir des conseils directs de compétiteurs et entraîneurs de haut niveau. Ils m’accompagnent depuis la montée dans l’avion jusqu’à l’atterrissage, et leur présence constante est très enrichissante. Leurs retours pertinents m’aident à évoluer en tant que performeuse, mais aussi en tant que membre d’une équipe. J’ai hâte de partager avec ma coéquipière tout ce que j’ai appris durant ces quatre jours. Nous manquons réellement de ce type de retour dans notre pratique régulière. Je suis donc très reconnaissante envers la Fédération de vivre cette expérience, en plus d’être entourée de personnes exceptionnelles. Laurie, qui a beaucoup plus d’expérience que moi, me prodigue également de nombreux conseils, et je ne la remercierai jamais assez pour cela. Elle m’apporte des retours pertinents et une vision nouvelle. J’arrive vraiment à tirer profit des contributions de chacun et à m’imprégner de tous les conseils reçus.”

Interview d’Adrien Gallot

FFP : Adrien Gallot, tu fais partie de cette animation fédérale. Qui es-tu ?
«
Je m’appelle Adrien. J’ai 18 ans. Je suis licencié au club parachutiste de Nice et je commence, pour la première année, la compétition en parachute. Je suis actuellement en équipe de France de soufflerie où j’ai 6 titres de champion de France que ce soit en Vol Relatif en 2018, en Dynamic à 2 pour les quatre dernières années et en Dynamic à 4 en 2021. Je me lance cette année doncpour commencer la compétition en parachute. »
FFP : À quel âge as-tu commencé la soufflerie ?
« A 6 ans »
FFP : Et qu’est-ce qui t’avait amené vers ça ?
« Mon père pratiquait le parachutisme par passion et de la soufflerie ! À cet âge-là, je ne pouvais pas faire du saut d’avion donc j’ai débuté en soufflerie et je me suis dirigé naturellement, ensuite, vers le parachutisme ».
FFP :  Qu’est-ce qui fait kiffer à 6 ans dans une soufflerie ?
« La sensation de voler, de pouvoir s’amuser, de découvrir de nouvelles choses sur un vol en trois dimensions avec plein de figures, du plat, du dos, du tête en bas … » 🙂
FFP : Les autres étaient dans le bac à sable, toi dans un tunnel. Qu’est qui t’a donné envie de continuer ?
« J’ai toujours eu envie de faire de la compétition. Donc j’ai commencé par du Vol Relatif à plat avec une équipe sur Paris, pendant 4 ans. Cela m’a permis de voyager, de participer à deux coupes du monde et, ensuite, me diriger vers du Dynamic. Mais je n’ai jamais perdu cette envie de faire de la compétition. Je persiste et j’espère que ce sera le cas pour de nombreuses années encore ! »
FFP : Et qu’est-ce qui fait qu’on a envie de passer de la soufflerie à l’avion ? Quel est le challenge ?
« C’est la continuité ! La soufflerie permet de préparer à l’avion J’ai toujours eu envie d’en faire même quand j’avais 7 ans, 8 ans. Je n’arrêtais pas de les embêter pour pouvoir sauter ! J’ai eu l’occasion de faire un tandem très jeune, et ça m’a tout de suite plu ! Je n’attendais que de pouvoir réaliser ma PAC pour pouvoir sauter seul ! »
FFP : Tu l’as faite où cette PAC ?
« Au CERPS, à Tallard, à l‘âge de 15 ans »
FFP : Et puis, de suite, l’envie d’y aller ! Cela n’a pas coupé l’envie justement ?
« Non pas du tout ! ça a même répondu encore plus à mes attentes ! »
FFP : Est ce difficile de passer de la soufflerie à l’avion et qu’est-ce qui t’as amené à vouloir progresser ?
« Certes, c’est différent, mais je ne les compare pas. Ce sont deux disciplines complètement différentes pour la compétition. J’ai des objectifs à atteindre en soufflerie et d’autres objectifs à atteindre en parachutisme. Ce qui fait que j’ai toujours du travail et que je peux continuer à progresser pour les atteindre. »
FFP : Tu as 18 ans. Tu as déjà 950 sauts, bientôt 1000 après ce stage :). Tu es prochainement dans l’équipe relève des équipes de France Qu’est-ce qui te donne l’envie d’aller encore plus loin ? Parce qu’à part le parachutisme, la soufflerie, et puis les études, comment on arrive à vivre à côté de ça ?
« Je commence à travailler en parachutisme et en soufflerie en faisant du coaching. En tant qu’indépendant en soufflerie je bouge partout en Europe, par exemple à Empuriabrava, en Espagne ou ailleurs. Dans le parachutisme, je commence la vidéo tandem et je suis initiateur sur du Freefly puis plus tard pourquoi pas passer sur moniteur PAC, Moniteur Tandem. Mais, ça, je verrai dans le futur. »
FFP : Alors il y en a beaucoup qui à ton âge se posent la question de savoir ce qu’ils ont envie de faire de leur vie. Toi, c’est tout tracé ?
« Oui, j’ai toujours eu envie de faire ça. Dès que j’ai débuté la compétition, à 10 ans. Ça n’a jamais bougé et je peux enfin atteindre mes objectifs d’exercer un métier par passion ! »
FFP : Alors qu’est-ce que tu dirais justement à d’autres jeunes (ou moins jeunes aussi) pour les inciter à passer la porte ?
« Il ne faut pas hésiter. Comme tout le monde, il faut aimer ce qu’on fait. C’est une passion avant tout et aussi un métier. C’est vouloir travailler par passion et se donner les moyens de le faire ! »
FFP : Qu’est-ce qu’on te souhaite pour la suite ?
« De rentrer en équipe de France, de faire de nombreux sauts, de faire de nombreuses compétitions et de gagner le plus de compétitions possible ! »

Le saut de Marceau Jacquemond et Kristyna Labutova

Kristyna Labutova, vidéowoman, a dû faire équipe avec un partenaire qui n’est pas le sien habituellement. Cela s’est avéré être un véritable atout lors de ce stage : “Ne travaillant pas habituellement avec Marceau, j’ai dû apprendre à collaborer avec lui en un temps très réduit. Nous avons pu créer des chorégraphies aériennes en peu de temps et nous nous sommes véritablement challengés. Nous n’aurions jamais envisagé de participer à un stage de ce type sans le soutien de la Fédération Française de Parachutisme, et nous tenons à les remercier sincèrement pour leur engagement envers de jeunes parachutistes comme nous. Ce stage me permet d’approfondir mes connaissances sur le métier de vidéowoman et de comprendre ce qui est attendu de moi.

Si je devais retenir une chose de cette expérience, ce seraient les débriefings après chaque saut. Ils nous aident énormément à nous améliorer avant même de remonter dans l’avion et de mettre en pratique tous les conseils dans le ciel. C’est une pratique à laquelle nous ne sommes pas habitués. Je tiens également à remercier Laurie et Adrien, qui sont stagiaires avec nous, et qui ont plus d’expérience. Leur soutien infaillible et leurs conseils très pertinents sont inestimables. Je n’oublierai jamais la cohésion que nous avons réussi à créer après seulement quelques heures et quelques sauts. La progression que nous avons réalisée entre chaque saut est véritablement remarquable. Je suis extrêmement reconnaissante envers la Fédération Française de Parachutisme et l’école de parachutisme de Pujaut de m’aider à atteindre mes objectifs.”

Interview de Kristyna Labutova


FFP : Merci d’être avec nous pour ce stage. Tu vas d’abord nous raconter ton parcours parachutiste !
« Bonjour, moi c’est Kristyna. J’ai 24 ans et j’ai passé ma PAC, il n’y a même pas deux ans au parachute club d’Aix, à Aix-en-Provence. Avant ma PAC j’ai fait de la soufflerie à la soufflerie IFly d’Aix-en-Provence et ça m’a donné envie de sauter en parachute. J’ai d’abord fait un saut en tandem et ensuite j’ai passé ma  PAC en août 2022. »
FFP : Alors, c’est quoi la différence entre la porte du tunnel et la porte de l’avion ?
« Effectivement ce n’est pas du tout la même ! Moi je n’ai jamais eu d’appréhension en tunnel, il y a beaucoup de gens qui l’ont, mais moi je ne l’ai jamais eu … Par contre, quand on se retrouve à 4000 m d’altitude, surtout que moi j’ai le vertige.. On n’a pas le vertige à 4000 m, mais quand même il y a tout le stress. Je suis sortie la dernière de l’avion et quand on voit tous les autres sortir avant, ils se font aspirer dehors, on est un peu stressé, …… mais avec le temps, ça passe ! »
FFP : Combien tu as de sauts ?
Je viens d’atteindre les 600 sauts il n’y a pas si longtemps !”
Et toujours cette envie d’être en freestyle ?
“Oui, justement,  j’aime faire quelque chose pour progresser. J’aime bien sauter avec les copains mais j’aime bien, aussi, avoir ce côté progression et compétition pour avancer et apprendre de nouvelles choses.”
Qu’est-ce que tu as trouvé de plus dans ces disciplines artistiques que dans d’autres disciplines ?
“Moi, ce que j’aime bien, et c’est pour ça que je suis en Freestyle et pas en Freefly, c’est un saut où on travaille à deux et on essaye de performer à deux. En Freefly, on pourrait se dire qu’il n’y a que le performeur et que le vidéoman n’est là que pour filmer. Pourtant non, c’est vraiment un travail à deux, une danse à deux. Et c’est ce que j’aime bien, ce travail en équipe à deux. Ça met un challenge, si on sait qu’on doit présenter quelque chose au championnat par la suite. On a un but précis et on progresse vers ce but.”
Pourtant tu n’es pas ici avec ta coéquipière ?
“Non je ne suis pas ici avec ma coéquipière. Elle n’était pas disponible à ce moment-là et pareil pour mon coéquipier de cette semaine, Marceau, son coéquipier n’était pas disponible non plus. Vu que Marceau est à la soufflerie où je vole beaucoup, à IFly Aix-Marseille, on en a parlé. On avait tous les deux cette même envie de faire de la compétition donc on s’est dit : on va venir ensemble, on va progresser ensemble et ensuite on va essayer de retranscrire tout ça avec nos coéquipiers.”
Et justement, qu’est-ce qui est différent en étant accueillis, ici, au sein de cette animation fédérale organisée par la Fédération Française de Parachutisme ?
“Ici, c’est encadré. Il y a Seb Chambet qui est là pour nous encadrer, nous donner des conseils. Avec Marceau, on a eu l’occasion de sauter ensemble, avant. Mais on n’avait jamais eu de debrief. On ne savait pas ce qu’on faisait bien, ce qu’on faisait mal. Ici, on le voit. On vient de faire 4 sauts et la progression est énorme parce que Sébastien est là pour nous aider et nous donner des petits “tips”.  Donc, c’est très sympa.”FFP : Qu’est-ce qu’il dit par exemple ? Il râle Sébastien ?
“Non, non, il râle pas… Il donne vraiment des conseils pertinents et il est ancien vidéo-man ET champion du monde!!”.
FFP : Qu’est-ce qu’il t’as dit par exemple, à toi, dans tes mouvements ?
“Moi, c’est surtout dans mes sorties qu’il faut travailler. Je ne sortais jamais comme ça et ici c’est aussi un nouvel avion, c’est un Dornier, ça avance plus vite. Je n’ai pas l’habitude de faire des sorties vidéos à partir du Dornier. Effectivement, je ne poussais pas assez, j’étais trop collée à mon coéquipier et, du coup, on ne voyait qu’une petite partie de son corps. Il faut que je m’éloigne. J’étais beaucoup trop devant donc Sébastien m’a dit qu’il fallait qu’on se pousse tous les deux, lui comme moi. C’est un travail à deux pour qu’on arrive au même niveau.”
FFP : Ça veut dire que sans ce stage, sans cette animation, c’est une progression qu’il aurait fallu mettre des années à avoir ?
“Effectivement, c’est ce qu’on était en train de se dire avec Marceau que, là, déjà on saute pour moins cher parce qu’il y a une participation de la Fédération, et, en même temps, on est débriefés après chaque saut. On peut mettre en pratique tout de suite ce qu’on a appris. On s’est rendu compte tout de suite, tous les deux, qu’il y avait un problème avec la sortie, qu’on n’était pas dans le cadre. Mais on se demandait si c’était parce que je sortais trop tôt ou trop tard. Avoir ce conseil, ça permet de régler le problème tout de suite, au lieu de faire des petits tests nous même.”
FFP : Tes objectifs sur les mois et  les années à venir ?
“Les objectifs déjà cette année : je vais refaire les championnats de France avec ma coéquipière. On l’avait déjà fait l’année dernière et on avait fini vice-championne en national 2. N2, c’est un peu comme la Ligue 2 🙂 Ensuite, peut-être, passer en N1, soit en tant que vidéaste, soit en tant que performeuse ; on verra bien ! 
FFP : Comment inciterais-tu d’autres jeunes à faire ce parcours? A tenter une PAC ? Qu’est-ce que tu pourrais leur dire ?
“Effectivement, je vous invite à faire la PAC d’abord, si vous êtes comme moi, à commencer par la soufflerie. Déjà faites la PAC parce que c’est pas la même chose. Ensuite, moi, ce que j’ai fait l’année dernière, c’est les détections avec ma coéquipière. C’était en équipe constituée, on avait déjà cette idée en tête, que c’était intéressant mais elle n’était que B4 donc elle était toute jeune. Pourtant, on s’est dit “on va essayer”. Du coup, on est montées à Maubeuge et c’est là qu’on a rencontré Sébastien et qu’on a vraiment pu progresser. C’est vraiment quelque chose qui est accessible très rapidement. A l’époque j’avais 200 sauts peut-être, je connaissais même des gens qui avait 100 sauts. Donc ce genre de stage est vraiment accessible à tout le monde. Il faut oser !”

Interview de Lou Bange

FFP : Lou Bange merci d’être avec nous. Alors toi, ton parcours de parachutiste, c’est quoi ?
J’ai commencé le parachutisme un peu par hasard. Dans ma famille, personne n’en fait même, s’ils sont ouverts aux sports extrêmes. J’ai toujours aimé voler ; j’ai toujours aimé les sensations fortes dans les parcs d’attraction. Ma mère s’est donc dit “tiens un baptême en soufflerie, ça lui plairait forcément”, et elle ne s’est pas trompée ! Quand elle m’a offert ça à Noël, j’ai fini mon baptême et je lui ai dit : “je veux continuer”. Au début, ils n’ont pas trop compris mais ils ont vu la motivation dans mes yeux. Ils ont capté qu’il y avait quelque chose et ils ont étaient d’accord pour financer à condition que je continue mes études et que tout se passe bien ! J’ai la chance d’avoir des parents qui m’aident. J’ai donc commencé par la soufflerie. J’en faisais “par ci par là”, mais ce n’était rien de “professionnel”, rien de prévu en compétition. Finalement, je me suis liée avec des personnes de la soufflerie qui m’ont dit “tu devrais faire du parachutisme, ça te va bien !”. Pour moi, c’était un peu des sur-hommes ! Ils m’ont conseillé de faire un tandem avec un copain que j’avais dans la soufflerie. Je fais un saut en tandem, j’arrive au sol et, là, je me dis : “Je veux faire ça dans ma vie”. Ça a continué et ça ne s’est jamais terminé ; c’est vraiment une découverte permanente. Je pense que mes parents ne s’attendaient pas à changer ma vie un jour à Noël en m’offrant juste un cadeau et je les remercie  de m’aider dans ce parcours qui n’est pas toujours évident !
FFP : Alors tu aurais pu faire “simplement” du parachutisme mais tu as décidé d’aller vers les disciplines artistiques. Qu’est-ce qui fait basculer à un moment ?
C’est vraiment complètement par hasard, en me liant d’amitié au fur et à mesure. J’ai dit que je souhaitais commencer le parachutisme, donc déjà il fallait faire une PAC, une progression accompagnée en chute. J’étais à Paris où il n’y a pas trop de zones de sauts. Je ne savais pas trop où aller. On m’a conseillé d’aller à Gap, notamment parce qu’il fait très beau tout le temps ! On m’avait offert cela pour mes 20 ans. Je me suis dit que, à y aller,  pour le plaisir, autant y passer deux semaines. Là-bas, je saute avec Marin Ferré, un très grand entraîneur aujourd’hui et un très bon compétiteur à l’époque. Il me dit “Tu devrais faire de la compétition, tu as un feeling avec le vol ! Tu devrais t’inscrire aux stages de détection.” Ces stages permettent de faire découvrir la discipline aux personnes qui n’ont pas beaucoup de sauts, qui débutent ; des stages d’accessibilité. Tout le monde d’ailleurs m’a dit “Tu devrais t’inscrire. Tu es quelqu’un qui est motivé, qui débute, qui est jeune”. Alors :  “qui ne tente rien, n’a rien”. Sébastien Chambet a vu mon profil et l’a validé. Je me suis donc retrouvée à Maubeuge avec 40 sauts et on m’a incité à essayer la compétition artistique…. et j’en suis tombée amoureuse ! J’ai ensuite décidé de monter mon équipe. Donc, le FreeStyle, Je dirais que c’est vraiment au fil des rencontres mais, aussi, avec de l’ouverture d’esprit. J’ai voulu essayer des choses pour voir ce que ça allait donner !
FFP : Constituer une équipe, ça veut dire quoi ? 
Au stage d’accessibilité, il y avait plein de gens un peu seuls. C’était des équipes “pré”formées pour, justement, essayer. Je voulais être performeuse, parce que je n’avais pas le niveau pour filmer. Filmer est très dur. Je savais que je n’avais pas ce niveau pour avoir une caméra parce que ça s’obtient plus tard dans la “hiérarchie” du parachutisme, en fonction des brevets. Je voulais donc être performeuse mais c’est toujours un peu compliqué de trouver un partenaire. J’ai alors commencé à me balader sur les drop-zones, parler avec les gens, leur dire ce dont j’avais envie et j’ai fini par trouver d’autres personnes qui ont, elles aussi, envie d’essayer. Après, il y a des équipes qui essayent et ça casse ; d’autres où on essaye et ça marche. Le but c’est de trouver le bon compromis parce que l’on a tous un métier à côté. C’est un sport passion, ça prend sur notre temps libre. Il faut essayer de trouver quelqu’un qui a autant de temps libre. L’important, c’est surtout parler, et ne pas avoir peur d’essayer !
FFP : Ce n’est pas rédhibitoire de ne pas avoir son coéquipier ou sa coéquipière durant les entraînements. Typiquement, ici, tu ne l’as pas ? 
Effectivement, Karen n’a pas pu être présente parce que ça se passe en semaine et elle est professeur des écoles. Sinon, on s’entraîne les week-ends à côté de Paris. Sébastien Chambet va m’accompagner dans mes sauts et pareil pour Théo, qui est un très grand compétiteur et qui accepte aussi de m’aider dans mes sauts. Tous deux préparent les sauts avec moi, me filment et me font des retours. C’est aussi un moyen de s’améliorer et de profiter du stage d’une autre manière et de ne pas être obligé d’être tout le temps avec un coéquipier, qui, des fois, ne peut pas être présent. J’ai la chance d’avoir l’entraîneur qui suit et des personnes sur les drop-zones qui savent ce que c’est que de se donner et qui donnent en retour, c’est aussi ça le parachutisme !FFP : Qu’est-ce que ça apporte, une animation comme celle-là ? 
Quand on s’entraîne toutes les deux avec Karen,  c’est vrai qu’elle me filme. A chaque fois, après le saut, on essaye de regarder ce qui ne va pas. Mais ce sont des aprioris, nous ne sommes pas professionnelles, à notre niveau amateur. D’avoir ici, en stage, l’entraîneur national, avec ses années d’entraînements, des compétiteurs qui ont travaillé beaucoup de fois le saut, qui ont vu les erreurs, ça permet d’avoir un retour et même d’avoir des sauts coachés. C’est quelque chose qui coûte cher mais grâce à cette organisation fédérale, c’est pris en charge. Ça permet d’avoir des retours, d’être aidé et avoir une vraie analyse vidéo et quelqu’un qui debrief le saut. Je vais voir toutes les choses à modifier. Si on ne le faisait qu’entre nous, cela se ferait en plusieurs essais. Ici, à Pujaut, sur cinq sauts, on va essayer à chaque fois 5 choses différentes et, peut-être que la cinquième ça va marcher, mais ça reste cinq sauts et une journée entière de sauts. Ici, en une matinée le problème peut être réglé, ça permet de gagner du temps, de l’argent et de progresser beaucoup plus vite.
FFP : Alors techniquement, qu’est-ce qu’il t’a dit Sébastien sur les premiers sauts ?
Techniquement, je faisais des “tête en haut” et je la sors bien. C’est vrai qu’au fur et à mesure, on arrive à se dire que ça marche. On apprend tellement à faire la figure que l’on occulte certains défauts qui viennent avec le temps. Je ne voyais plus les défauts mais je piquais trop vers l’avant. Sébastien m’a de suite dit qu’il fallait que je sois plus à plat. Et en étant plus à  plat, j’ai pu enchainer plus de choses. C’est une erreur que je ne voyais même plus, parce que même si c’était moche, j’y arrivais !! En un seul saut, il m’a directement dit ce qui n’était pas bon. C’est des erreurs qu’on finit par oublier et qu’on finit par accepter. Donc c’est bien d’avoir quelqu’un avec un œil nouveau qui regarde ce que l’on fait. De notre côté, nous manquons de recul. On s’entraîne à Paris, sans avoir toujours la chance d’avoir quelqu’un ne serait-ce que pour lui envoyer les vidéos. On peut avoir des erreurs qui s’installent en quelques semaines, et il faut les corriger.
FFP : Tu as participé l’année dernière aux Championnats de France à Gap-Tallard. Qu’est-ce que cela t’avait apporté ?
Ça apporte beaucoup de choses sur l’année et pas seulement au moment du Championnat. On est très tenté de faire des sauts “funs”, avec des amis, briefés un peu à la dernière seconde. C’est marrant mais on ne progresse pas réellement. Là, ça permet vraiment de se dire que, sur l’année, on va faire un certain volume de sauts, construire, faire des debriefs et voir les erreurs pour les corriger. Cela permet de sortir avec un niveau général meilleur. Je ne vais pas forcément faire des “spin” ou des “straddle”, mais avoir la bonne attitude, la bonne position, les bonnes sorties va permettre de gagner du temps,…. même sur les sauts “fun”. En préparant une compétition, on s’entraîne sur plein de choses, même sur la gestion d’équipe. On peut échanger avec tout le monde et voir quand ça s’est mal passé. On apprend énormément ; ça prend une année entière mais c’est bénéfique et c’est pour ça que je recommence. C’est beaucoup de travail, beaucoup d’énergie mais ça vaut le coup et c’est une belle expérience. Avec le recul, avoir fait les championnats, repartir avec une médaille ça donne du concret à tout ce qu’on fait et à l’énergie qu’on donne.
FFP : Tu y repart ?
Oui, cette année ce sera à Pamiers ! On y retourne, toujours avec l’aide de la Fédération et c’est vraiment du pur bonheur. J’espère le refaire l’année prochaine et ainsi de suite.

Le saut de Marceau Jacquemond et Kristyna Labutova

Marceau Jacquemond, âgé de seulement 24 ans et comptant moins de 200 sauts à son actif, est un jeune parachutiste au potentiel prometteur. S’inscrire à un stage de cette envergure, grâce au soutien de la Fédération Française de Parachutisme, de son Président Yves-Marie Guillaud et de son Directeur Technique National, Jean-Michel Poulet, témoigne de sa volonté de progresser et d’exceller dans les Disciplines Artistiques. 

“Je suis très heureux d’avoir pu participer à ce stage. Après seulement deux journées d’entraînement, nous pouvons déjà constater nos progrès. En venant ici, j’avais certaines attentes qui ont été non seulement satisfaites, mais largement dépassées. Je ne m’attendais pas à être aussi bien accompagné et entouré. Les conseils qui ont été prodigués nous ont permis de gagner du temps et d’économiser des sauts. Nous allons les appliquer lors de notre prochaine compétition, en août. Ce qui est amusant, c’est que nous allons tous devoir nous affronter durant cette compétition, mais nous conservons tout de même un esprit d’équipe remarquable. Nous sommes tous là les uns pour les autres et nous progressons vraiment ensemble, comme un groupe habitué à travailler en collaboration. 

Avec l’aide de Sébastien Chambet, nous sommes en train de créer des exercices que nous pourrons tous appliquer avec nos coéquipiers respectifs. Cela m’aidera également beaucoup pour la création de mon saut libre, en intégrant les idées de chacun, ce qui stimule ma créativité.”

Interview de Sébastien Chambet

FFP : Sébastien Chambet, vous êtes entraîneur des équipes de France de Disciplines Artistiques et organisateur de cette animation fédérale autour des Disciplines Artistiques. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’il se passe durant ce stage et ce qu’il se passera aussi dans les suivants ?
C’est une animation territoriale en Disciplines Artistiques, organisée pour la première fois, ici, à Pujaut. C’est un nouveau dispositif qui a été mis en place par la Fédération Française de Parachutisme, à l’initiative de son président, Yves-Marie Guillaud, et de la Direction Technique Nationale dirigée par Jean-Michel Poulet. L’objectif est d’inciter les jeunes à avoir accès à la compétition. Le stage s’adresse principalement aux jeunes de moins de 26 ans, même si tous les profils peuvent aussi correspondre. Nous sommes assez souples là-dessus. Je recherche des profils qui sont soit des jeunes débutants dans la compétition et qui ont déjà une première expérience, soit qui sont totalement débutants mais avec un peu d’expérience en soufflerie et qui veulent retranscrire leurs connaissances dans le ciel. Ce qui est bien dans ces dispositifs, est que, en tant qu’entraîneur, je peux prendre des parachutistes individuels que je peux placer en équipe pendant le stage n leur confiant un rôle de performeur ou de vidéoman. C’est très formateur pour commencer à leur enseigner les techniques de compétition. L’objectif sur ces 4 jours -même si c’est assez rapide- est de structurer leur saut pour qu’ils puissent atteindre, en fin de semaine, la réalisation d’un saut souvent au-delà de leurs espérances, en termes de technique ; mais, aussi, l’envie de participer aux prochaines compétitions. Je veux qu’ils sentent une progression du début à la fin.

FFP : Quels sont les retours que les stagiaires vous font, avec évidemment ce regard d’expert que vous leur apportez en tant que Champion du monde et entraîneur national ?
Cela fait seulement 2 jours que nous avons commencé et ils m’ont exprimé qu’il y avait une maîtrise qui s’était nettement améliorée, dès le premier jour. Ils le sentent, mais, en plus, en structurant les sauts, il devient possible de partir de ce qu’ils font déjà bien, d’assembler les choses et de donner une fluidité aux sauts suivants. C’est en cela qu’ils comprennent parfaitement, parce qu’ils l’expérimentent sur le terrain, que s’ils n’étaient pas là, ils ne réussiraient pas à effectuer cette progression, aussi rapidement, d’eux-mêmes. C’est vraiment une structuration qu’ils n’ont pas l’habitude de réaliser. Or, c’est très concrètement mon rôle de le leur apporter. Par contre, je ne cherche pas à leur donner un niveau technique fulgurant. En 4 jours, il n’est pas attendu de faire des miracles . Mais, simplement, de retenir ce qu’ils savent faire et de l’assembler correctement. Par exemple, je parle souvent de la « bulle de travail », c’est-à-dire arriver à ne « rien faire » durant le saut mais, juste, être en face l’un de l’autre sans bouger, pendant quelques secondes. Ils n’y sont pas du tout habitués et ne le font jamais spontanément. Résultat ? Il va y avoir des mouvements qui partent avec des inerties mal contrôlées où rien n’est bien filmé. Au départ, ils ont l’impression de perdre du temps. Alors qu’avec cette méthode de bien se rejoindre, de bien poser les sauts, au final, ils vont construire un saut de 45 secondes comportant plusieurs éléments de figures.

FFP : L’objectif, pour certains d’entre eux, est de rejoindre les collectifs France bientôt. Qu’en pensez vous ?
Evidemment, l’idée sous-jacente de ces animations est d’alimenter le collectif relève, d’abord, et le collectif France, ensuite. Donc, pour alimenter ce collectif relève, il faut des parachutistes qui aient envie de s’investir dans la compétition, qui aiment ça et qui aient un profil de sportif. Il y a beaucoup d’anciens gymnastes, de pratiquants de trampoline, de soufflerie, … voire les 3 en même temps ! Et c’est génial parce qu’ils ont un bon repère de leur corps dans l’espace et une vraie capacité de répétition mentale des sauts.

FFP : Ils nous ont tous exprimé, durant ces premières heures, qu’ils avaient un énorme côté « passion » de ce sport. Tous passionnés de parachutisme avant tout ?
C’est évident qu’ils sont tous vraiment passionnés de parachutisme ! C’est un sport où l’on ne va pas imposer de venir à nous. Les pratiquants viennent d’eux-mêmes et, ça, c’est super. J’insiste d’ailleurs sur le fait qu’ils sont, vraiment, tous passionnés. Beaucoup, cette année, sont issus de la soufflerie. Par exemple, Adrien Gallot, à seulement 18 ans, a déjà des centaines, voire presque un millier d’heures à son actif, en soufflerie. A 18 ans, c’est vraiment énorme. Il arrive aussi à 1000 sauts d’avion, ce qui est juste incroyable. Et je rajoute que c’est le plus jeune participant de ce stage. Laurie Lubbé, pour sa part, est une compétitrice titrée en soufflerie et qui, aujourd’hui, veut retranscrire son expérience dans le ciel. Ce sont des profils très intéressants pour intégrer les équipes de France à court terme. Je me sens très chanceux de pouvoir travailler avec des belles personnes comme eux.

FFP : On compte une dizaine d’animations territoriales par an, organisées dans toutes les disciplines du parachutisme. Mais aussi des stages de détection. Les deux sont peut-être un peu différents. Pouvez-vous nous expliquer ?
La différence est que, lors des stages de détection, je vais sélectionner des sportifs uniquement en équipe constituée et qui s’engagent à participer au Championnat de France. Ce sont donc des équipes qui postulent, et non des individuels. Ici, dans une animation territoriale, ce sont vraiment des individuels. S’ils sont déjà en équipe, ce sera un plus. Mais ce n’est pas rédhibitoire et je peux n’intégrer que des individuels et former des équipes durant cette animation. La détection correspond également à une procédure un peu plus standardisée au sein de la Fédération Française de Parachutisme. Il faut candidater en ligne expliquer au comité de sélection les motivations et le projet sportif. Selon la décision du comité, il y aura un rendez-vous suivi d’un stage complet. Ces deux niveaux, pour moi, sont totalement complémentaires, voire susceptibles de s’assembler. Grâce à eux, il est possible de partir de la pratique loisir et d’arriver au collectif relève. Et, cette étape franchie, ils ne rêvent que d’une chose : qu’il y ait des équipes de France qui arrêtent et qui leur laissent la place pour pouvoir continuer à progresser… et gagner !

FFP : Tout cela ne serait pas possible s’il n’y avait pas des structures, des écoles agréées par la Fédération Française de Parachutisme, qui acceptent de recevoir des animations fédérales comme celle-ci.
Au niveau de la Fédération, nous avons la chance d’avoir une structure encadrant notre sport qui est incroyable. Nous avons bien sûr des pôles d’excellence et des pôles d’accession. Pujaut n’est ni un pôle d’accession, ni un pôle d’excellence en disciplines artistiques. Et pourtant, c’est ici que nous organisons ce premier stage d’animation de l’année car toutes les écoles fédérales et labélisées peuvent recevoir un stage et promouvoir une discipline à partir du moment où elles postulent. C’est une vraie plus-value pour elles en termes de visibilité médiatique, de découverte pour les stagiaires mais, aussi, de découverte pour les pratiquants de cette Ecole de Parachutisme de Pujaut.

FFP : On peut aussi dire que c’est une chance d’être sur cette zone, magnifique et que l’on peut apercevoir derrière vous. J’imagine que les participants apprécient d’autant plus leur stage.
Evidemment !! Surtout que nous avons eu une météo quand même défavorable en avril et mai. Beaucoup arrivent ici en étant donc déçus de leur entraînement préparatoire. C’est d’ailleurs la même chose pour les formations de moniteur qui ont subi les aléas météorologiques. Et là, nous aurons 4 jours de beau temps. Ils devraient donc pouvoir faire leur volume de 30 sauts.

FFP : Expliquez-nous vos attentes sur les mois qui viennent.
A court terme, j’aimerais retrouver ces stagiaires au Championnat de France, à Pamiers, les 30, 31 août et 1er septembre. A moyen terme, j’aimerais les revoir dès 2025 avec une équipe constituée pour, peut-être, postuler dans les stages de détection voire, à plus long terme, les intégrer dans les collectifs nationaux.

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