17 Jul 2024 - Actualités - Ligue Pays De La Loire

Animation Fédérale Vol Relatif 2024 – journée du 17 juillet

Animation Fédérale Vol Relatif 2024

Interview de Guillaume Ticquet

Guillaume Ticquet, président de l’Ecole de parachutisme de Saumur, est venu à la rencontre des participants en clôture de cette première journée de sauts. Ses propos font écho à ceux d’Yves-Marie Guillaud, président de la FFP, lorsqu’il souligne l’importance de ces animations territoriales qui servent tout autant à générer rencontres et liens entre les stagiaires qu’à initier des noyaux, futur ciment d’équipes en devenir. Si la notion du bien-vivre ensemble est fondamentale pour Guillaume, celles du respect de la sécurité, de la qualité de l’accueil, de l’attention portée à l’environnement le sont tout autant. 

Dans sa volonté d’exemplarité, l’école de Saumur met un point d’honneur à déployer avec finesse et intelligence une stratégie de conciliation bienveillante envers tout son voisinage. Elle met aussi à la disposition des néo-pratiquants des moniteurs qui les accompagnent dans leur progression au-delà des premiers sauts ou, encore, subventionne les avionnages et pratique le prêt de matériel pour les équipes qui s’engagent à participer à des championnats de France, valorisant ainsi le club tout autant que le territoire dont elles portent haut les couleurs. 

Les initiatives sont ici nombreuses, qu’il s’agisse d’attention portée à la biodiversité, de reconnaissance envers celles et ceux qui ont fait ou font encore briller les couleurs saumuroises, de mobilisation des pratiquants pour anticiper tous risques de conflit de voisinage en parfaite harmonie avec les élus locaux. 

Saumur ? Une école dont les gènes s’inscrivent dans une tradition de partage, d’engagement associatif, de passion sportive au service du collectif.

Rencontre avec la passion familiale 

Fille et sœur de parachutistes, Chloé Massier a souhaité découvrir le milieu dans lequel elle baignait depuis sa plus tendre enfance. Sa volonté n’était pas simplement de mettre ses pas dans les traces de son papa et de ses frères, mais, plutôt, de comprendre leur passion et les sensations qu’ils pouvaient ressentir dans le ciel. C’est grâce à son premier saut en tandem, à l’âge de 12 ans, que Chloé s’est confrontée à la passion familiale.  

Ayant déjà de l’expérience en soufflerie, elle a très vite décidé de tout arrêter afin de se consacrer uniquement et pleinement au saut d’avion. Aller où l’on veut dans le ciel, sentir l’air frais des nuages, et être libre, ont été ses moteurs pour passer sa formation PAC. 

Comptabilisant aujourd’hui 112 sauts, Chloé souhaite s’initier à d’autres disciplines, pour découvrir toujours plus de sensations.

Cette jeune parachutiste, âgée de seulement de 17 ans, est bien sûre d’une chose : le parachutisme fera partie intégrante de sa vie d’adulte. Avec comme ambition de devenir initiatrice B2 puis d’animer des stages comme celui-ci sur son temps libre. Pour elle, c’est le début d’une longue et belle histoire, et ce n’est que le début de sa transmission de connaissances.

Léo, rêver des airs et de se donner les moyens de devenir parachutiste 

A 17 ans, Léo CLEMENT a déjà réalisé un rêve d’enfant 🙂 Fils d’un pilote largueur qui s’était essayé à l’ouverture automatique, il a, depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne, voulu sauter, voulu toucher du doigt les récits de son papa passionné avant lui et souhaité poursuivre l’histoire familiale.

Comme il l’avait annoncé déjà très jeune à sa grand-mère, il a donc débuté une PAC sur la zone de La Réole Floudès (47), aidé financièrement par sa famille. Sportif de nature, il pratique également la boxe, discipline individuelle mais en laquelle il retrouve également le dépassement de soi. Il comptabilise désormais 120 sauts et enchaîne les brevets après avoir validé le B2 suite à sa première trentaine de sauts. Sur les conseils de Kévin Mansion, alors Directeur Technique Adjoint de l’Ecole de Parachutisme d’Agen, il s’était inscrit à de précédents stages sur Saumur et Pamiers. Il a tenu à renouveler l’expérience, cette année encore, avec l’objectif de progresser, bien sûr, mais aussi de structurer sa pratique en Vol Relatif grâce aux recommandations des membres des équipes de France et de l’entraîneur national, Mathieu Bernier.

Léo vient tout juste d’obtenir son Baccalauréat STMG, mais il se destine, pourquoi pas, à une carrière militaire et aimerait se donner les moyens d’accéder à un parcours professionnel en parachutisme. Il poursuit donc ses entraînements avec régularité, prévoit de valider le BI4 prochainement et de participer à d’autres stages pour progresser, toujours avec humilité et détermination. Son but ultime serait de pouvoir vivre de cette passion grandissante pour le parachutisme !

Dans cette démarche, Léo aimerait également s’essayer à la Précision d’Atterrissage qui lui semble réunir les critères de rigueur, de technicité et de recherche constante d’amélioration sur les paramètres de sauts auxquels il aspire.

Souhaitons-lui de sauter vers la réussite 😉

Leysan, oser vivre pour découvrir la liberté la plus totale

D’origine russe, Leysan a toujours voulu découvrir les airs mais n’a pu le réaliser que tardivement. Maman de deux jeunes enfants, il y avait pour elle un poids de responsabilités et de contraintes qui ne lui permettait pas d’envisager de sauter, sereinement, un jour. 

Après avoir perdu son mari, il y a 8 ans, Leysan ouvre un nouveau chapitre, profondément marquée par le caractère éphémère de sa propre existence . Elle raconte : ” Je n’ai pas voulu enterrer mes rêves avec lui. La vie est courte, je voulais en profiter, vivre pour moi et ne pas avoir de regrets, essayer toutes les expériences qui se présentaient, vivre tout.”  Elle est désormais veuve, mais ce n’est pas ce qui la définit. Elle se tourne assez logiquement vers les loisirs qu’elle avait mis de côté. Elle change complètement de paradigme : responsabilité et sécurité ne sont plus des barrières limitantes, mais un cadre pour le plaisir.

Quelques années plus tard, la vie reprend et place sur sa route Benjamin Wagner, également stagiaire durant ce stage saumurois. Elle retrouve en lui tout ce à quoi elle avait toujours voulu s’essayer : il pratique la moto, le parachutisme, aime les sensations fortes et la découverte. Pour ses 44 ans, il lui offre alors un saut en tandem. Elle saute à Calais et en garde un excellent souvenir. De retour en Russie pour rendre visite à ses parents domiciliés à moins de 30 min d’une dropzone, elle se dit qu’il sera plus facile de découvrir le saut d’avion dans sa langue natale, avec moins d’appréhension. Elle réalise plusieurs sauts, mais ne se sent pas encore prête pour une PAC. Le temps passe. Benjamin y voit l’occasion, pour prendre confiance, d’un nouveau saut en tandem qu’il lui offre car le parachutisme est désormais partie intégrante de leur relation 🙂 Elle passe donc sa PAC à Maubeuge, encadrée par Julien Degen.

Habitant en Belgique, elle a beaucoup sauté à l’école de parachutisme de Lille-Bondues, mais aussi quelques fois à Lens, Calais… avec à chaque fois une émotion décuplée, rendue indélébile par la satisfaction et la reconnaissance de réaliser un rêve longtemps enfoui. Certains sauts resteront gravés, comme sa première fois à bord d’un Skyvan.

Ses amis Isabelle Sabaty, Mathieu Paratte et Benjamin, sautaient déjà ensemble. Elle les rejoint donc, portée par leurs conseils et leur bienveillance. Mathieu Quizy, membre de l’équipe de France de Vol Relatif, mentionnait, lors de ce stage, la notion de déperdition de niveau lorsqu’une personne avec moins d’expérience intègre une équipe de VR déjà constituée ; message dans lequel Leysan se retrouve forcément. “Mais ils m’ont attendue. Ils ont pris le temps, et cela m’a donné la possibilité de monter progressivement en puissance”. Ses coéquipiers, de leur côté, soulignent sa progression fulgurante ! 

Elle passe le Brevet B2 en 2024, enchaîne les heures de soufflerie et cumule désormais près de 20 heures et 80 sauts. Les nombreuses animations impulsées sur la drop zone de Lille-Bondues ont également été vecteur de motivation pour Leysan. “Le boogie a été une expérience exceptionnelle, humaine et sportive !” Elle a pu participer en cette occasion à une grande formation, composée de 14  femmes parachutistes, et sombrement nommée “Women Power” 🙂 où elle a été preneur de tous les conseils et de l’expertise des Équipes de France et des para expérimentés présents.

La suite se dessine en couple et en équipe, soudés, avec l’objectif de participer à des compétitions en soufflerie, et pour les Championnats de France l’an prochain. Si la peur n’est jamais vraiment partie, pour Leysan, c’est le sentiment d’accomplissement et de liberté qui prend le dessus, à chaque fois, plus fort que tout autre sensation.

L’attrait multidisciplinaire du parachutisme

Sportive accomplie, Margaux Paris pratique le parachutisme oui :), mais aussi le  trail et le rugby au sein de deux équipes SMUC Rugby à Marseille, et les Gitanes Olympics, qu’elle a créé avec un groupe d’amis. Animée par la découverte des sensations, elle a toujours voulu sauter d’un avion ! A 15 ans, elle rate le coche ; mais lorsqu’elle fait une pause dans ses études, en 2018, et intègre l’Armée en contrat court militaire, à Castres, elle réalise son premier saut. Elle a déménagé depuis, mais elle maintient cet engagement en qualité de réserviste. 

Elle passe ensuite sa PAC -Progression Accompagnée en Chute- en 2020, et découvre ensuite le Vol Relatif dans lequel elle retrouve l’aspect sport individuel et préparation mentale qui lui plait beaucoup. Ce sont aussi les paramètres de mémorisation de la discipline et le caractère de répétition des mouvements qui l’ont séduite dans cette discipline.

Blessée lors d’un match de rugby, elle n’a pas pu sauter durant quelques mois et comptabilise tout de même 350 sauts en quelques années seulement. Si elle a beaucoup sauté à Tarbes, elle se décrit avec humour comme “sans DZ fixe, mais je cherche désormais à m’implanter sur un centre !” 

Le sport est ancré dans sa vie. Comme la recherche de performance la pousse à essayer un maximum de disciplines, elle envisage prochainement de sauter en freefly.

Si Margaux rêve d’accéder au haut niveau à long terme, participer à ce stage de détection et d’accession, pour la première fois, représente une

réelle gageure dans cette ambition. “Accéder à un coaching de qualité, éprouver sa technique, acquérir des automatismes et bénéficier de conseils personnalités … est une formidable opportunité” qui l’inscrivent dans la voie lui semblant être la plus aboutie dans la pratique sportive : celle de la compétition. 

L’an dernier, elle a d’ailleurs participé aux Championnats de France à Gap-Tallard avec une équipe de VR4, les Starfish, composée de Kevin Mansion, Margaux Paris, Pauline Larue, Boris Paturet et Yuval Morag. L’équipe n’était pas destinée à durer, chacun ayant des contraintes spécifiques et engagements prioritaires, dans d’autres disciplines pour Boris, ou encore au sein de la Direction Technique fédérale pour Kévin. Faire un maximum de rencontres, pour elle, sera aussi aidant pour constituer une équipe et poursuivre les entraînements en VR.

Isabelle : le parachutisme comme exhausteur, même sur le tard

“Un saut, un arbre” : voilà comment Isabelle Sabaty décrit son premier saut, en ouverture automatique. Voulant marquer le passage à l’an 2000, elle a l’idée d’une expérience dans les airs, qui lui semble un excellent marqueur du temps, d’abord avec un vol en deltaplane, puis, en parachute. L’expérience est mémorable c’est certain, mais, malheureusement, pas pour les bonnes raisons ! 🙂 Le temps est très instable et Isabelle, se faisant emporter par le vent, doit faire un choix … atterrir sur un cheval … ou dans un arbre !! L’anecdote fait sourire et reste dans les annales du club. Pour autant, Isabelle aimerait retenter un saut.

Durant plusieurs années, les conditions ne sont pas réunies, mais elle garde en tête le projet. Entrepreneuse, les défis s’enchaînent et la période est compliquée ; elle finit par déposer le bilan. 

Finalement, les astres s’alignent en 2004. Isabelle, résolument téméraire et motivée, s’inscrit pour une Progression Accompagnée en Chute -PAC-. Elle décide de mettre tout en œuvre pour réussir, passe par la soufflerie, se fait accompagner par un coach sportif, et même par un hypnothérapeute pour vaincre sa phobie de l’avion ! Ron Cramer lui glisse une phrase qui sera un déclencheur : “C’est quand tu veux, c’est toi qui décide de sauter !”

“Je me suis battue ; je sentais que je devais continuer, que mon histoire para n’était pas terminée !”. Peut-être est-ce ce qui a donné une saveur si particulière à ses sauts, qu’elle termine toujours avec le sourire. “Maintenant, je me sens plus que jamais vivre quand je saute ! C’est presque viscéral ; cela me prend aux tripes tellement je me sens libre.” 

20 ans plus tard, elle a réalisé son rêve, sous un volet bien plus philosophique qu’elle n’aurait pu l’imaginer. En parallèle, elle transpose cette prise de recul et ce besoin de hauteur  dans une nouvelle aventure professionnelle et fonde @Alt-ecom, entreprise spécialisée dans le développement informatique.

Toutes ces sensations sont décuplées quand le parachutisme est devenu une affaire de famille.  Son neveu, Aurélien, lui exprime sa volonté de l’accompagner dans les airs. Le 14 juin 2020,  elle réalise son 60ème saut, et lui, son premier à ses côtés. Elle a aussi rejoint une équipe de VR4, les Fire Fist. A 54 ans, Isabelle s’épanouit plus que jamais par le sport qui marque une rupture avec son quotidien, mais, surtout, un nouvel élan qui transpire dans tous les aspects de sa vie.

“Le parachutisme est un sport émotionnel. La plupart des parachutistes parlent de préparation mentale, tandis que, moi, je parle plutôt de préparation émotionnelle. À partir du moment où l’on devient acteur de son saut, c’est là que l’on peut vraiment se sentir vivre. Je suis devenue actrice de mes émotions grâce au parachutisme.”

Isabelle saisit cette interview pour remercier chaleureusement l’ensemble des personnes qui ont rendu possible ce stage de Vol Relatif : les équipes et bénévoles mobilisés, la Fédération Française de Parachutisme pour son soutien sur ce type d’actions et la mise à disposition de l’entraîneur national et des membres des équipes de France. Elle nous glisse aussi vouloir saluer la passion et la pédagogie des personnes dont elle a croisé le chemin au cours des formations, brevets et différentes rencontres et qui ont tous été marquants dans son parcours.

Présidente du club de Lille Bondues depuis cette année seulement, elle a pris à bras le corps ces nouvelles responsabilités, fidèle au caractère volontaire qui la caractérise. Pour elle, c’est une évidence, la transmission sera la prochaine étape de son parcours. Pour guider les parachutistes de demain, partager et échanger, parce qu’il n’existe pas d’autres façons de voir l’engagement.

Le mot de la fin ? “Quand on arrive au parachutisme, on recherche le dépassement de soi, mais on rencontre les autres !”

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