Le chiffre du jour
100 ! C’est le nombre maximum de vols réalisés en ascensionnel sur une journée au sein du centre école de Laval. Lors d’une journée plus classique, le nombre de vols varie autour de 60. Une fluidité assurée grâce à la coordination des encadrants, une machine bien huilée qui permet aux parachutistes de se concentrer au maximum sur leur pratique. Le tout, selon les contraintes de l’aérodrome, il faut donc toujours être à l’écoute du trafic aérien et alterner les vols selon l’activité des planeurs par exemple.
Pour Yves Raison, moniteur, c’est un élixir de jouvence :”m’occuper des jeunes, c’est rester jeune. Dans un contexte parfois compliqué, dans lequel les jeunes peuvent se sentir perdus, je suis fier de leur permettre de s’épanouir dans une activité qui les rassemble, leur transmet des valeurs de cohésion !”


Robin, graine de para !
Robin, à 14 ans, est un habitué de la dropzone Lavalloise depuis son plus jeune âge. “A 5 ans, il était déjà assis sur le quad, le regard en l’air, pour observer les parachutistes voler” nous raconte son père, Pascal.
Pur produit du club Mayennais, il a débuté le parachutisme ascensionnel à 12 ans, entraîné par son père, licencié dans le club depuis plus de 30 ans.
“Enfant, je voyais les parachutistes se poser et j’avais très envie d’essayer à mon tour. La prochaine étape sera le saut d’avion, dans quelques mois, lorsque j’aurais 15 ans.”
Impatient, il profite de ces stages pour perfectionner sa technique et sa rigueur grâce aux conseils des encadrants.
Il suit actuellement son septième stage d’accession et participera au prochain championnat de France ascensionnel lors duquel il avait décroché la médaille d’argent en catégorie moins de 18 ans, lors de la dernière édition. Que dire de plus ? Sans doute, à bientôt sur les podiums !

Analyse et météo
Après une dizaine de vols effectués dans la matinée l’équipe technique a pris la décision de changer le sens du décollage. L’expertise des encadrants leur permet une grande réactivité et une agilité de terrain face aux enjeux météorologiques.
“Nous décollons toujours face au vent. Après une analyse des conditions aérologiques, nous avons pris la décision de déplacer le treuil afin que les sauts puissent continuer à s’enchaîner avec fluidité ! Cette inversion treuil/zone de décollage permet également aux jeunes de pouvoir se confronter à d’autres conditions, à de nouveaux repères visuels et donc, de progresser !” explique Alain, moniteur ascensionnel.

Titouan, à la poursuite de la compétition
Titouan a 17 ans, sportif aux multiples casquettes, il est arrivé au parachutisme grâce à son père, parapentiste de métier, passionné de sports aériens. En contact avec Jacques Baal, entraîneur national des équipes de France en Précision d’Atterrissage et Voltige, il débute en 2023 lors d’un stage, par une PAC, suivi d’un Brevet A. Conquis par les sensations pendant la chute en saut d’avion, il a souhaité continuer. Il a trouvé avec l’ascensionnel un nouvel aspect du sport, par les airs, complémentaire avec ses activités saisonnières : le ski et le snowboard, l’escalade, et les sports de combats.
Pour Titouan, le parachutisme est multidimensionnel : “j’adore la chute, mais c’est la partie sous voile que j’aimerais explorer davantage, sur le volet compétition à l’avenir !”
Une poursuite de la pratique dans laquelle il veut se challenger, explorer, pourquoi pas, la voltige également. Titouan voit en ces stages la possibilité de poser beaucoup de questions à des athlètes expérimentés comme Stéphanie Texier, mais aussi de se projeter dans les circuits nationaux. “J’ai pu la questionner sur les mouvements, sur les méthodes pour appréhender au mieux le terrain et observer avec justesse, pour gagner en précision sur la cible !” exprime Titouan.
Son ambition ? Participer aux Championnats de France Ascensionnel qui se dérouleront à Avignon en octobre 2024.
Sensibilisation aux bonnes pratiques
Dès les premiers vols, les jeunes stagiaires sont sensibilisés au bon traitement des voiles et du matériel.
Une attention particulière au pliage, ne pas faire traîner les voiles dans l’herbe , les protéger du soleil et des intempéries, … autant de bonnes pratiques dispensées par les encadrants tout au long de leur apprentissage.

Zoom sur le fonctionnement de l’ascensionnel
Plus facile d’accès et rapidement mis en place selon les conditions météorologiques, l’ascensionnel est un excellent levier pour progresser en parachutisme. Dès 12 ans, cela donne matière et favorise l’acquisition de bons réflexes et compétences techniques, avant, peut-être, de se lancer en saut d’avion et sur d’autres disciplines. C’est aussi une discipline de partage et de plaisir qui permet aux pratiquants de profiter d’un enchaînement de vols sur la journée.
Pour cela, l’équipe installe, d’un côté, la partie treuil qui tracte le parachutiste, de l’autre, une zone de décollage pour le parachutiste.
Côté treuil, les équipements sont mutualisés à Laval 🙂 : c’est au tracteur de tonte qu’est attachée la remorque de treuil. Le treuil est équipé d’un moteur de voiture, de deux bobines de câbles, de part et d’autre, et de commandes d’action. Spécialement conçu pour les besoins du parachutisme, cet équipement diffère des treuils de planeurs qui sont, eux, équipés de moteurs V8 de poids lourds. Il s’agit là d’un moteur Volkswagen Diesel en mode automatique, qui garantit une souplesse parfaite et une maîtrise totale de la vitesse. Les deux bobines de câbles situées sur les flancs ne permettent pas de lancer deux vols simultanés, mais, bien, d’assurer un rapport de force selon le différentiel mécanique. Les câbles sont d’ailleurs fabriqués en Mayenne, par la @Corderie Lancelin, spécialisée dans les cordages nautiques. Le treuillage dispose aussi d’une commande “guillotine” qui permet de sectionner le câble lors des vols débutants s’ils oublient de larguer. Le câble est ensuite réparé. Il bénéficie d’un entretien et d’une maintenance assurée par le club. Dans le cadre de cette maintenance extrêmement rigoureuse, ce câble est d’ailleurs renouvelé tous les 1000 vols environ.
La ligne de tension est raccordée au parachutiste par un système “trois anneaux”, qui réduit considérablement la force à employer. Le système, relié par un jonc à son harnais avant le décollage, est contrôlé par les moniteurs.
Par habitude, 700 mètres sont nécessaires entre le treuil et la plateforme de décollage sur la zone de Laval, mais la distance est adaptée selon le terrain.
De l’autre côté, le parachutiste se prépare. La voile est d’abord posée au sol, puis présentée par deux parachutistes ouvreurs. Le moniteur treuilleur procède à la mise en tension du câble, pour créer de l’effort sur la ligne. Lorsque cette tension est suffisante, il accélère. En face, le moniteur qui encadre le décollage annonce le départ. Les ouvreurs soulèvent la voile par les caissons externes. Elle se gonfle avec le vent, permettant au parachutiste de s’élancer après quelques pas seulement.
Une fois l’ascension terminée, le parachutiste est maître de son vol. Il prépare le largage des câbles, l’annonce par un ciseau des jambes, et progresse alors, seul, pour naviguer et amorcer la descente finale.
Le parachutiste se pose, au plus proche de la cible en Précision d’Atterrissage, avant de regrouper sa voile en boule. Ne pas plier à chaque posé permet de gagner du temps et de préparer son prochain vol !












Rencontre avec Alderic Vastel
Aujourd’hui membre du collectif relève des équipes de France de Précision d’Atterrissage & Voltige, Alderic a croisé le parachutisme très jeune, à l’âge de 16 ans et la rencontre a tourné en passion. Depuis, il est bénévole au sein du club de Parachutisme Laval . “Je veux transmettre aux jeunes parachutistes cette volonté de se dépasser, de toujours apprendre de nouvelles choses, d’exceller, mais aussi d’être plus à l’aise dans leur vie de tous les jours.”
Découvrez son parcours, ses ambitions, et son engagement envers le club de Laval …